Leur société

LGV Tours-Bordeaux : un joli cadeau pour Vinci

Pour la première fois, une ligne à grande vitesse (LGV) fait l’objet d’un partenariat public-privé. Vinci, par l’intermédiaire du consortium Lisea qu’il détient à 30 %, a obtenu une concession de cinquante ans pour gérer et exploiter cette ligne entre Bordeaux et Tours.

L’ouverture est prévue pour le 2 juillet. La SNCF et les éventuels autres utilisateurs de la LGV devront alors verser un péage à Lisea lors de chaque passage d’un train sur cette ligne. D’ores et déjà, des responsables de la SNCF dénoncent le montant exorbitant de ce péage, qui pourrait être jusqu’à 50 % plus cher que sur la LGV Paris-Lyon.

Les péages versés dépendant de la quantité de rames et pas du nombre de voyageurs, la SNCF a voulu limiter le nombre d’allers-retours, avec des trains plus remplis. Les négociations avec Lisea ont duré des mois, jusqu’à aboutir à un compromis favorable à Lisea : plus de 33 allers-retours quotidiens, dont 18 directs entre Paris et Bordeaux. La SNCF affirme que, dans ces conditions, la LGV ne sera pas rentable. Elle annonce un déficit de 90 millions d’euros pour les six mois d’exploitation qui auront lieu en 2017… avec comme conséquence probable l’augmentation des tarifs sur cette ligne, pour limiter le déficit.

Ce partenariat public-privé a été décidé en 2008, pendant le gouvernement Sarkozy-Fillon, sous le prétexte que les finances publiques étaient en trop mauvais état pour soutenir cette dépense et que Réseau ferré de France (devenu depuis SNCF Réseau) était trop endetté pour s’en charger. Un cercle vicieux, où la dilapidation de l’argent public en faveur des capitalistes et des banques conduit les gouvernements à faire de nouveaux cadeaux aux capitalistes du BTP.

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