Santé : les candidats soignent leur image22/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2534.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Santé : les candidats soignent leur image

Le 21 février, la Mutualité française a invité des candidats à exposer leurs propositions sur la santé. Les thèmes se sont bien souvent recoupés, en particulier sur les sujets sensibles comme les remboursements de soins ou de prothèses.

François Fillon veut faire oublier son programme anti-Sécurité sociale. Il propose le remboursement à 100 % des lunettes pour enfants, davantage de prévention gratuite et une aide à l’acquisition d’une complémentaire santé pour les retraités les plus modestes. Mais, avec tout cela, il veut tout de même faire 20 milliards d’économies en cinq ans !

Émmanuel Macron, lui, veut améliorer les hôpitaux, renforcer leur autonomie, et développer un partenariat public-privé, une pratique qui jusqu’à présent a surtout favorisé le privé.

Benoît Hamon veut faciliter l’accès à la complémentaire santé, y compris pour les plus pauvres. Vu le prix exorbitant de certains médicaments, il n’exclut pas de recourir à la production d’office de médicaments génériques. Il veut aider les médecins qui s’installeraient dans des zones mal dotées et faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle.

Macron et Hamon évoquent tous les deux la possibilité de plafonner la tarification à l’acte, qui pousse les établissements de soins à multiplier les actes médicaux. En ce qui concerne le remboursement des prothèses auditives, des frais dentaires et d’optique, Hamon promet de l’augmenter, Macron en propose le remboursement à 100 % d’ici 2022.

À les entendre, demain, ou en 2022, on soignera gratis ou presque. Mais comment les croire ? Comment et par qui seront contrôlés les coûts de production de traitements aux prix exorbitants, si ce n’est par ceux qui les conçoivent et les fabriquent ? Comment imposer aux laboratoires pharmaceutiques la fabrication de génériques ? Comment faire en sorte que des généralistes, et à plus forte raison des spécialistes, acceptent de quitter les beaux quartiers pour des déserts médicaux ? Comment améliorer l’hôpital sans embaucher les milliers de travailleurs indispensables ?

Tout cela, les candidats n’en savent rien, et d’ailleurs ne s’en soucient pas. Aujourd’hui, il s’agit de jeter de la poudre aux yeux, et cela ne coûte rien

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