Dans le monde

Grèce : la population paie toujours pour les financiers

Le 20 février se tiendra une énième réunion de l’Eurogroupe, ce face-à-face entre le gouvernement grec et ses créanciers. La Grèce n’a toujours pas touché l’intégralité des prétendues aides financières promises en échange du dernier plan d’austérité, le mémorandum de l’été 2015.

Les ministres des Finances européens et le représentant du Fonds monétaire international estiment en effet que les efforts n’ont pas été suffisants, en particulier sur la réforme du Code du travail et sur celle des retraites.

En un an et demi, le gouvernement du Premier ministre Tsipras a pourtant imposé toute une série de mesures d’austérité à la population, en lui faisant miroiter l’espoir d’obtenir la renégociation de la dette et de voir enfin la sortie du tunnel. Sans aucun autre résultat qu’un appauvrissement catastrophique des travailleurs, des chômeurs, des retraités.

Le chômage touche plus de 23 % de la population, et plus de 40 % des jeunes, selon les statistiques officielles. Pour ceux qui ont un emploi, il est souvent précaire, mal payé, bien en dessous du minimum officiel, qui se monte à 586 euros brut par mois (510 pour les moins de 25 ans). L’IKA, qui gère la Sécurité sociale, évalue le salaire moyen à 400 euros brut par mois pour les salariés à temps partiel. Mais plus de 300 000 salariés touchent moins, en cumulant des emplois partiels et précaires. Le travail au noir, avec son corollaire l’absence de couverture sociale, se généralise encore plus qu’avant. Pris à la gorge, ou bien souvent prétendant l’être, un certain nombre de patrons ne paient pas les salaires intégralement, ni régulièrement. Les retraités ont vu leurs retraites perdre jusqu’à 40 % de leur valeur.

Le coût de la vie ne cesse d’augmenter : hausse des impôts, foncier en particulier, hausse de la TVA. Depuis le début 2017, par exemple, le carburant sans plomb coûte 1,55 euro le litre. Faute de pouvoir payer le fuel, le chauffage est un luxe : il se réduit souvent à un radiateur d’appoint qu’on transporte de pièce en pièce. 15 % de la population est tombée dans la très grande pauvreté, au lieu de 2 % en 2009. Un contribuable sur deux ne peut rembourser ses dettes à l’État et plus de 800 000 personnes sont menacées par la justice de confiscation de leurs biens.

Tel est le résultat de sept ans de crise, d’acharnement des créanciers pour faire de la Grèce un exemple, pour rappeler au monde que les financiers ne cèdent rien. C’est le résultat de plans d’austérité mis en œuvre aussi bien par des gouvernements de droite, de centre-gauche que d’une gauche radicale qui, en arrivant au pouvoir, s’est inclinée devant les exigences des financiers.

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