APF – Orly : manifestation contre une direction arrogante15/02/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/02/p14_apf_7_fev_2017_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

APF – Orly : manifestation contre une direction arrogante

Environ une centaine de manifestants, salariés de l’association des paralysés de France (APF) et militants CGT, se sont réunis mardi 7 février devant le site APF d’Orly, à l’appel de l’union départementale CGT du Val-de-Marne.

Illustration - manifestation  contre une direction arrogante

Les manifestants protestaient contre la nouvelle direction qui dégrade les conditions de travail des salariés et en plus s’attaque aux militants syndicaux. Il y a aussi eu un débrayage d’une heure en solidarité, à Échirolles dans l’Isère.

Le site d’Orly emploie environ 60 salariés en situation de handicap, en grande majorité payés au smic. Il s’agit d’activités de montage électronique, de câblage électronique pour des clients comme Air France, RATP, SPIE, Bouygues, Fresenius. Il y a aussi une plate-forme de téléphonie pour Engie ou encore des prestations extérieures pour Safran.

Les entreprises adaptées aux salariés handicapés bénéficient de deux aides de l’État, une aide correspondant à 80 % du smic pour chaque travailleur en situation de handicap et une subvention annuelle qui était par exemple de 31 000 euros en 2014. Les employeurs ne s’y trompent pas. Comme le disait le directeur de Thomson dans un entretien avec le journal Le Parisien en avril 2016 : « APF reçoit des subventions d’État pour faire travailler des salariés handicapés. Ces aides font baisser les coûts de production et donc le prix final, ce qui permet à Thomson de proposer des prix compétitifs. »

Dans le même temps, la direction du site supprime les augmentations de salaire versées sous forme de primes de polyvalence, n’embauche pas les salariés au niveau de leurs diplômes et les convoque pour sanction disciplinaire dès qu’ils demandent l’application de leurs droits. Une grande majorité des salariés avaient déjà réagi par une lettre pétition au conseil d’administration de l’APF, dans laquelle ils demandaient un rendez-vous pour mettre à plat le blocage de leurs salaires, les ponctions sur salaire dues au retard lié aux transports en commun, l’anticipation des productions et la perte incessante des partenariats avec les autres entreprises. Dernièrement, les travailleurs ont dû démanteler des compteurs électriques usagés contenant du plomb. À ce jour, 25 salariés sont soit en arrêt maladie, soit en mi-temps thérapeutique.

La direction attaque aussi les militants CGT, qui sont harcelés, poussés à bout, au point qu’en juin dernier la secrétaire du syndicat a craqué et a dû être hospitalisée. La situation ne s’arrangeant pas, en décembre elle a tenté de mettre fin à sa vie sur le lieu de travail. Beaucoup ont donc tenu à être présents lors de ce rassemblement pour prendre la parole, raconter leurs conditions de travail au quotidien, dire la colère et leur soutien à leur camarade. C’est avec des slogans comme « Chanel (nom du nouveau directeur), soit tu nous reçois, soit on ne part pas » qu’ils ont longuement protesté.

Le lendemain de cette mobilisation réussie, la direction répondait par écrit à la CGT, ce qu’elle refusait de faire depuis des mois, pour dire que tout ce que les salariés ou les délégués disaient était des affabulations, allant même jusqu’à sous-entendre que la tentative de suicide aurait été simulée. Mais elle proposait quand même un rendez-vous de discussion avec les représentants CGT.

Comme l’ont dit beaucoup de manifestants, pour mettre fin à l’arrogance de cette direction il faudra sûrement remettre cela.

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