Leur société

Fillon : faux-jeton à ce point-là, c’est de la franchise

Lors de sa conférence de presse, lundi 6 février, Fillon a parlé aux siens et répondu à leurs doutes : oui, les révélations du Canard enchaîné sont exactes, la petite entreprise familiale Fillon est bien spécialisée dans l’accaparement de fonds publics.

Fillon ajoute même qu’il touchait aussi des fonds privés, par l’intermédiaire d’une société de conseil dont il est le seul salarié et le seul actionnaire. Mais, d’après lui, tout serait parfaitement légal. Donc il reste candidat et, enfonçant le clou, il assène que la droite n’a pas de candidat de remplacement.

Pendant sa campagne des primaires, Fillon avait joué au moraliste, comptable des deniers publics. Rattrapé par ses affaires qui, légales ou non, laissent apparaître une avidité peu commune, le candidat change de registre. Il assume d’avoir permis à son épouse et à ses enfants d’engranger un million d’euros d’argent public sans avoir à faire autre chose que de porter son nom. Il assume d’avoir, homme politique, monté une affaire pour rentabiliser son carnet d’adresses. Il assume le fait que son épouse soit payée 5 000 euros par mois à ne rien faire, alors qu’il est le champion de la baisse des salaires réels pour le commun des mortels.

Ne pouvant plus les cacher, Fillon promet de publier ses comptes. Le nouveau Fillon est donc un millionnaire, vivant de l’argent public et exigeant des travailleurs toujours plus de sacrifices. Peut-être trouvera-t-il à droite suffisamment de gens comme lui, ou rêvant d’être comme lui, pour se maintenir comme candidat, voire remporter l’élection. Pour les travailleurs, cela n’a pas d’importance. Fillon aura eu, malgré lui, le mérite de donner à voir la pourriture du monde des politiciens au service du capital, les mensonges qu’ils sont capables de proférer sans frémir, le mépris qu’ils montrent pour ceux qui doivent effectivement travailler pour vivre.

Partager