Chili : des provinces dévastées par le feu01/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2531.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chili : des provinces dévastées par le feu

Depuis une quinzaine de jours, le Chili est ravagé par un vaste incendie qui couvre une surface équivalant à celle du département français du Nord. Il a déjà détruit un demi-million d’hectares de terres principalement agricoles. De nombreux agriculteurs ont tout perdu. Selon les pouvoirs publics, ce serait le pire désastre forestier de l’histoire du pays.

135 foyers ont été recensés dans le centre et le sud, y compris dans la capitale, Santiago, où l’air est saturé de fumée alors que la ville est déjà très polluée. Les incendies sont difficiles à éteindre du fait de la sécheresse des sols et des fortes chaleurs. Certains accusent des actes de négligence, l’action de pyromanes, voire d’opposants comme les indiens Mapuches. On met aussi en cause l’entretien insuffisant de lignes à haute tension, trop proches des forêts.

Près de 10 000 pompiers et soldats sont déployés pour combattre l’incendie. Ils ont reçu le renfort de pompiers venus de pays voisins comme l’Argentine, la Colombie ou le Mexique, mais aussi d’Espagne, de France et du Portugal. C’est d’autant plus nécessaire qu’au Chili, comme dans toute l’Amérique latine, il n’y a que des pompiers volontaires, non payés et sous-équipés.

Les incendies en cours sont loin d’être sous contrôle. On parle de mois avant de pouvoir les éteindre. Onze personnes ont trouvé la mort et plusieurs dizaines de milliers de familles ont été déplacées.

Cette catastrophe a pris aussi un tour politique. En novembre prochain aura lieu l’élection présidentielle, et l’opposition ne s’est pas gênée pour critiquer la présidente socialiste Michelle Bachelet qui termine un second mandat. Elle l’accuse d’avoir manqué de réactivité et d’avoir tardé à déclarer l’état de catastrophe dans une des régions touchées. Il lui est également reproché d’avoir négligé la mise en place d’une meilleure prévention, notamment de ne pas avoir acheté les avions bombardiers d’eau nécessaires.

Une critique qui pourrait se retourner contre l’opposition de droite : aux affaires de 2010 à 2014, elle n’a pas été plus soucieuse de la prévention des incendies désormais fréquents.

En révélant l’incurie des gouvernants, de gauche comme de droite, l’incendie pourrait s’avérer, politiquement, dévastateur.

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