Leur société

Suicide d’un jeune migrant : le gouvernement responsable

Vendredi 6 janvier, à Châlons-en-Champagne dans la Marne, un jeune migrant malien de 16 ans s’est jeté du huitième étage du foyer pour mineurs isolés où il résidait depuis fin novembre.

le gouvernement responsable

Arrivé en France en octobre dernier après avoir traversé la Libye et l’Italie, Denko Sissoko venait d’apprendre, après deux mois et demi d’attente, que les services de la protection de l’enfance avaient évalué son âge à plus de 18 ans, ce qui le rendait expulsable. D’après ses camarades de foyer, il n’aurait pas supporté l’idée que la police vienne l’arrêter et le mettre en prison.

Trois semaines plus tôt, un autre jeune du même foyer avait tenté de se suicider en se jetant du deuxième étage. Mercredi 11 janvier, lors d’une marche silencieuse qui a rassemblé 200 personnes à Châlons-en-Champagne en mémoire de Denko, une militante de RESF (Réseau éducation sans frontières) a dénoncé la situation de ces jeunes migrants : « Ils sont tous terrorisés à l’idée de repartir… On leur dit, lors des entretiens d’évaluation, que s’ils ne sont pas reconnus mineurs, s’ils ont menti, si leur récit n’est pas cohérent, ils seront menottés, emmenés par la police, etc. » Dans le cortège, un autre jeune migrant, originaire de Côte d’Ivoire, a témoigné : « Moi je n’arrive pas à dormir. C’est difficile. Avec tout ce que j’ai vécu, on se demande si on est venu pour être protégé ou pour être pourchassé. »

L’humanité la plus élémentaire voudrait que le gouvernement accueille les migrants, qui fuient la misère et la guerre dont l’impérialisme français est en partie responsable. Le gouvernement les traite au contraire comme des criminels ou des indésirables. Le geste désespéré de Denko Sissoko rappelle combien cette politique est abjecte et meurtrière.

Partager