Le Pen à Coblence : l’extrême droite européenne se congratule25/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2530.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Pen à Coblence : l’extrême droite européenne se congratule

Marine Le Pen a participé le 21 janvier à Coblence, en Allemagne, à un rassemblement des partis d’extrême droite ayant des élus au Parlement européen, regroupés dans une formation nommée Europe des nations et des libertés.

C’est en effet dans cette ville, où dès 1791 s’étaient regroupés les émigrés de la noblesse française contre-révolutionnaire, qu’au lendemain de l’investiture de Donald Trump la présidente du FN a retrouvé ses homologues d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Autriche et de la Ligue du Nord d’Italie. Cette fois, c’est bien plutôt contre les émigrés de 2017 que Le Pen a lancé ses flèches, espérant profiter de ce qu’elle appelle l’effet dominos du Brexit puis de l’élection de Trump.

À part le FN, deux autres partis d’extrême droite, le PVV néerlandais (Partij voor de vrijheid, « pour la liberté ») et l’AfD allemande (Alternative für Deutschland, « pour l’Allemagne ») lorgnent vers les voix des électeurs au cours de l’année 2017. Le Pen, en appelant à Coblence à « la souveraineté territoriale, la souveraineté monétaire, la souveraineté économique et la souveraineté législative », s’est débrouillée pour évoquer une « nouvelle Europe », destinée à plaire tant aux pro-Europe qu’aux autres. La démagogie de l’avocate frontiste, qui se sent encouragée par les récents sondages réalisés en France avant l’élection présidentielle, se résume à l’organisation d’un référendum sur la sortie de l’Union européenne, si celle-ci, dit-elle, « ne m’a pas rendu ce qui appartient au peuple français ».

Elle est, on pouvait s’en douter, restée muette sur les revendications indispensables au monde du travail, comme l’interdiction des licenciements et l’augmentation des salaires et des pensions. À entendre ses précédentes prises de position, certains dirigeants de l’AfD jugeaient déjà le FN « trop socialiste ». Le Pen se devait donc d’en rester, devant quelques centaines de sympathisants des formations présentes, aux fondamentaux consensuels de l’extrême droite, en restant dans le cadre de ses ambitions électorales actuelles. Recueillir le soutien des adversaires de la politique d’Angela Merkel pouvait être, au passage, un objectif.

Las ! devant la salle, c’étaient 5 000 manifestants anti-extrême droite qui, heureusement, scandaient « Koblenz bleibt bunt » (Coblence reste multicolore).

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