Italie : une avalanche de catastrophes peu naturelles25/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2530.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : une avalanche de catastrophes peu naturelles

L’article suivant nous est adressé par nos camarades de L’Internazionale (Italie – UCI).

Lorsqu’une catastrophe naturelle met en évidence la désorganisation et l’impréparation des services qui devraient en éviter ou en diminuer les effets, il est de règle pour les pouvoirs constitués de mettre en avant l’héroïsme des sauveteurs. Ils expliquent à l’opinion publique que tout le pays se serre autour des victimes et pleure des larmes de joie quand un survivant est tiré d’affaire. Ceux qui troublent ce climat d’unité nationale et de bons sentiments sont considérés comme des chacals, des saboteurs, des ennemis exécrables. Mais ce petit jeu marche de moins en moins.

Les erreurs, révélées l’une après l’autre, illustrent la responsabilité des classes dirigeantes. Rigopiano, l’hôtel démoli par une avalanche le 18 janvier, devenu le symbole des calamités qui ont frappé le centre de l’Italie, était construit sur les éboulis laissés par d’autres avalanches. Les premières enquêtes révèlent tout simplement qu’il n’aurait pas dû être construit à cet endroit, où convergent les matériaux rocheux qui, depuis des siècles, se sont déversés des montagnes qui le dominent.

L’activité sismique, associée aux fortes chutes de neige, a certainement rendu la situation encore plus critique. Mais pas au point d’être imprévisible. Pas seulement parce que les bulletins météo avaient prévu la tempête de neige quatre jours avant, mais aussi parce que ces fortes précipitations sont habituelles à cette saison.

Le compte macabre des victimes et des dommages de l’avalanche n’est pas encore définitif. Mais dans le même temps, les informations se succèdent sur les hameaux complètement isolés, sans électricité, les routes impraticables, les bâtiments construits après le tremblement de terre de l’été déjà écroulés, comme la crèche effondrée sous le poids de la neige à Pieve Torina, dans la province de Macerata.

Au-delà des responsabilités individuelles réelles des dirigeants ou des administrations, se dresse celle de tout un système. La capacité d’une région à affronter la violence de la nature et à en prévenir les conséquences est une question d’organisation, d’hommes et de moyens, donc en dernière analyse d’argent. La logique qui a fait construire un hôtel à cet endroit, la logique qui l’a fait rester ouvert en plein hiver, est la même que celle qui provoque le manque de chasse-neige et de tous les moyens nécessaires. C’est la même logique qui empêche l’embauche des 4 000 pompiers qui manquent au niveau national ou qui ne permet pas d’évacuer et de reloger dignement les habitants des hameaux les plus isolés.

La myopie d’un capitalisme qui préfère toujours l’œuf d’aujourd’hui à la poule de demain est devenue la philosophie de l’administration publique. C’est ce système de gouvernement qui s’abat sur les populations et qui devient la vraie catastrophe.

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