Supprimer la propriété privée des entreprises et des banques !18/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2529.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Supprimer la propriété privée des entreprises et des banques !

L’institut France Stratégie, rattaché à Matignon, vient de publier un rapport intitulé : « Comment éviter une société d’héritiers ? » Pour commenter ce rapport, Nathalie Arthaud a été invitée le 16 janvier à débattre sur France Culture sur le thème « l’héritage est-il injuste ? » Elle a pu ainsi défendre un point de vue communiste sur la question.

Après bien d’autres, ce rapport constate que « le patrimoine des Français grossit et se concentre », aggravant les inégalités dans la société. Prétendant « limiter la perpétuation des inégalités d’une génération à la suivante » et « prévenir la formation d’une société d’héritiers », ce rapport préconise une réforme des droits de succession. Il va jusqu’à suggérer la création d’une « dotation en capital » versée à tous les jeunes adultes, héritiers ou pas, à l’instar du revenu universel à la mode dans cette campagne présidentielle.

Ce genre de proposition relève de l’enfumage électoral. Derrière les mots « patrimoine » et « héritiers », ce rapport mélange ceux qui héritent, bien légitimement, d’une maison familiale achetée après une vie de travail ou des années de crédit et les vrais héritiers que sont, par exemple, Liliane Bettencourt, Serge ou Olivier Dassault, Ernest Antoine Seillière, rejeton de la famille de Wendel.

La « société d’héritiers », c’est celle de ces dynasties bourgeoises à la tête d’empires industriels. Ceux-là n’ont pas seulement un immense patrimoine, ils ont surtout du capital qu’ils accroissent en exploitant le travail de ceux qui n’ont que leurs bras et leur tête à vendre pour vivre. Cela a commencé pour certains avec les plantations et le commerce des esclaves. Cela continue avec l’exploitation de travailleurs dans des usines, des bureaux, des magasins, qui permettent à une Liliane Bettencourt d’accumuler un million d’euros supplémentaires par jour. Et quand de nouveaux venus rejoignent le club restreint des milliardaires, comme Bill Gates ou Steve Jobs, ce n’est pas d’abord grâce à leur génie mais à l’exploitation de milliers de travailleurs, du Congo à la Chine.

Alors, bien sûr il faut abolir l’héritage du capital. Mais plus que l’héritage, c’est la propriété privée sur les moyens de production qu’il faut supprimer. Propriété privée que toutes les lois, toutes les institutions de l’État servent à protéger.

C’est pourquoi aucune réforme des droits de succession ne mettra un terme à la « société d’héritiers » tant que cette classe capitaliste n’aura pas été expropriée, tant que les grandes banques et les grandes entreprises n’auront pas été mises au service de la collectivité, sous le contrôle des travailleurs.

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