La campagne de Nathalie Arthaud

Sur le blog : vive le crime d’humanité !

Huit mois de prison avec sursis ont été requis contre Cédric Herrou, un agriculteur de la vallée de la Roya, à la frontière avec l’Italie. Son crime ? Avoir secouru des migrants, les avoir transportés et leur avoir trouvé un hébergement.

C’est Eric Ciotti, président LR du conseil départemental des Alpes-Maritimes, connu pour sa démagogie anti-immigrés, qui a porté plainte contre plusieurs habitants de la vallée, qu’il assimile à des passeurs. Tout l’appareil judiciaire a suivi, le parquet s’est acharné, sur Cédric et sur d’autres. Ainsi, Pierre-Alain Mannoni, passé en procès pour avoir lui aussi apporté son aide, a d’abord été relaxé par le tribunal, avant que le parquet ne fasse appel de cette décision. Voilà où s’illustre « l’efficacité » de la justice : dans l’acharnement contre des femmes et des hommes dont les simples réflexes de solidarité constituent à ses yeux une menace pour la société !

L’État ne s’occupe pas d’organiser l’assistance minimale nécessaire à tous ceux, enfants et adolescents compris, qui parviennent en France, alors qu’il a une responsabilité écrasante dans leur exil. Et, pour faire bonne mesure, il poursuit ceux qui tentent de pallier son incurie, qui sont tout simplement humains et refusent de fermer les yeux devant la détresse des réfugiés qu’ils croisent tous les jours sur leur route.

Tout est fait pour que nous taisions nos sentiments de fraternité et pour nous forcer à l’indifférence et au chacun-pour-soi. Et, comme on le voit, il n’y a rien de naturel à cela. C’est le résultat d’une pression étatique et de dirigeants qui font de l’égoïsme et de l’individualisme une vertu sociale, tellement ces comportements collent à leur société inégalitaire et injuste.

Eh bien, disons tout notre dégoût vis-à-vis de cette justice et de l’État !

Disons notre solidarité à tous ceux qui aident les migrants. Et, puisque dans cette société être humain est un crime, vive le crime d’humanité !

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