Leur société

Primaire de la gauche : Valls met sa veste rose

Alors que le 22 janvier, date du premier tour de la primaire à gauche, approche rapidement, les favoris des sondages, tous anciens ministres de Hollande et coresponsables de sa politique antiouvrière, cherchent à se faire passer pour des amis des travailleurs.

Valls met sa veste rose

Après Hamon proposant le partage du travail pour lutter contre le chômage, mais sans garantie d’un salaire complet, après Montebourg se présentant comme le « candidat du travail et de la feuille de paie » alors qu’il a aidé la famille Peugeot à fermer l’usine d’Aulnay, c’est au tour de Valls de tenter la conquête de l’électorat populaire.

Lui qui affichait lors de la précédente primaire de la gauche, en 2011, sa volonté de mettre fin aux 35 heures, de supprimer l’ISF et d’abandonner toute référence au socialisme, affirme désormais : « J’ai changé. » Un changement très rapide, puisqu’il n’a quitté qu’en décembre son poste de Premier ministre d’un gouvernement qui a mené jusqu’au bout la guerre au monde du travail.

Pour soigner son image, à la veille du premier débat télévisé entre les sept candidats de la primaire, Valls a donc organisé une réunion publique à Liévin, au centre de l’ancien bassin minier du Pas-de-Calais, bastion socialiste historique aujourd’hui ravagé par le chômage. Devant les deux cents personnes qui avaient fait le déplacement, il s’est affirmé favorable « à une société qui donne du travail et une société qui rémunère le travail ». Le recours à de telles banalités aura du mal à faire oublier que le nombre de chômeurs a augmenté d’un million depuis le début du quinquennat de Hollande et que le gouvernement Valls s’est systématiquement opposé au moindre coup de pouce pour relever le smic.

Même ses propositions pour l’avenir apparaissent dérisoires, tant Valls tient à s’affirmer dans la continuité des cadeaux offerts par son gouvernement au patronat, en matière de baisse de charges en particulier. Il a ainsi promis une augmentation des petites retraites, sans en préciser le montant ni le rythme. Il a promis de défiscaliser les heures supplémentaires, tout comme l’avait fait Sarkozy, alors même que la loi El Khohmri permet au patronat de remettre en cause la durée hebdomadaire du travail et d’aller vers la suppression du seuil déclenchant l’indemnisation des heures supplémentaires. Il a aussi promis d’augmenter la prime d’activité, qui permet aux patrons de payer un salaire très faible en laissant l’État compléter des payes qui ne permettent plus de vivre.

N’écoutant que son courage, Valls a affirmé assumer « de redonner du pouvoir d’achat après avoir demandé des efforts ». Alors que les attaques contre le niveau de vie des travailleurs ont été incessantes pendant qu’il était Premier ministre, le voilà qui réactive le bon vieux « Demain on rase gratis ». Pour ne pas se laisser distancer par ses rivaux sur un thème à la mode, Valls a parlé d’assurer à chacun un « revenu décent », qu’il évalue à... 800 euros par mois !

Une proposition indécente…

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