Migrants : hécatombe en mer et sur terre11/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2528.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Migrants : hécatombe en mer et sur terre

Par les températures glaciales qu’a connues l’Europe récemment, des milliers de réfugiés sont restés coincés en Grèce et dans les Balkans.

À Belgrade, deux mille jeunes venant d’Afghanistan, du Pakistan, d’Irak et de Syrie dorment, selon Médecins sans frontières, dans des bâtiments abandonnés du centre-ville, par -20°, les camps officiels étant complets. Plusieurs personnes sont décédées d’hypothermie à la frontière avec la Bulgarie. En Grèce, des milliers sont toujours bloqués dans les îles de Samos, Chios et Lesbos, sous la neige et la pluie glacée. Moins de 10 % des engagements pris en 2015 par les pays de l’Union européenne à accueillir un quota de réfugiés ont été tenus. Ceux-ci, en ce moment, paient parfois de leur vie les conséquences de l’accord scandaleux conclu en mars 2016 entre l’UE et la Turquie, l’engageant à retenir la majorité des migrants en partance pour l’Europe en échange d’une promesse de financements.

En Méditerranée, 5 000 personnes ayant tenté la traversée en 2016 ont trouvé la mort. Les conditions hivernales et la mauvaise mer qui en découle souvent n’empêchent pas les embarcations de tenter la traversée. À part les gardes-côtes italiens, seules deux ONG interviennent pour tenter de sauver les passagers des canots ou barcasses en perdition. L’une d’elles, SOS Méditerranée, a secouru depuis février dernier 7 600 personnes. Un marin du navire humanitaire Aquarius, évoquant les conditions hivernales sur mer et les trois sauvetages récents en 48 heures, déclare : « On a conscience que ces gens-là, si on ne va pas les chercher, ils y restent » car, « dans les conditions de mer actuelles, avec les embarcations qu’ils ont, ils sont encore moins à même d’atteindre la Sicile ou Malte. »

Si des statistiques, forcément inexactes, montrent que le nombre de réfugiés ayant atteint l’Europe a chuté des deux tiers en 2016, les politiques hostiles de pays riches, telle la France, pour les rejeter et leur rendre la vie impossible ont partiellement atteint leur but. Pourtant pourquoi l’accueil de quelque 370 000 jeunes hommes et femmes venus de loin, soucieux de survivre et de travailler pour cela, serait-il impossible pour une Union européenne qui compte plus de 500 millions d’habitants ? Pour financer l’accueil, pour alimenter les budgets des services publics et des associations qui accueillent les migrants, les milliards d’euros nécessaires existent, dans les coffres des banques, sur les comptes offshore des capitalistes. Les mettre à contribution est une question de volonté politique.

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