Dispeo-Mondial Relay – Hem : le père Noël est une ordure... les milliardaires aussi11/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2528.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dispeo-Mondial Relay – Hem : le père Noël est une ordure... les milliardaires aussi

Jeudi 22 décembre, juste avant Noël, la direction annonçait aux travailleurs de la plateforme logistique Dispeo-Mondial Relay à Hem, près de Roubaix, que l’usine était à vendre.

C’est un nouvel épisode dans les restructurations en route depuis des années : 2013, un nouveau site était inauguré ; 2014, la famille multimilliardaire Mulliez (groupe Auchan) revendait ses parts ; aujourd’hui, c’est la famille multimilliardaire Otto qui veut revendre Dispeo.

La plateforme prépare les colis pour les 3-Suisses, Showroomprivé, Camaïeu et d’autres enseignes. Mondial Relay s’occupe de l’expédition. Les deux entreprises regroupent près d’un millier de salariés, dont une grande partie d’intérimaires et d’autres issus des anciens groupes de la vente à distance, 3-Suisses et Blanche-Porte. Toutes deux appartiennent au groupe Otto, deuxième vendeur mondial par Internet après Amazon.

Les patrons se vantent d’être des e-prestataires, des e-commerçants, des e-logisticiens (e- pour Internet). Certes, beaucoup de choses se sont modernisées, mais les conditions de travail, elles, se sont dégradées.

Depuis dix ans, à chaque restructuration, les patrons ont taillé dans les effectifs, poussant les plus anciens au départ. Les cadences ont été augmentées, les charges de travail sont de plus plus lourdes et les horaires de plus en plus flexibles. À Dispeo, un samedi sur deux est obligatoire et le travail en équipes s’est généralisé à tous les postes. La direction met toujours en avant le prétexte qu’avec Internet les commandes se font à tout moment ; les salariés devraient donc être aussi disponibles tout le temps. Parfois même, des intérimaires sont appelés pour la journée et ensuite renvoyés au bout de trois heures : « Plus besoin de toi. » Devant le nombre croissant d’intérimaires, la direction essaie de les impressionner, comme ce directeur qui se cachait à côté de la badgeuse et annonçait aux intérimaires qui débadgeaient avec cinq minutes d’avance : « Renvoyé ! »

Jeudi 22 décembre, la direction a convoqué le personnel et annoncé que Dispeo était à vendre et que Mondial Relay était transféré dans une autre filiale du groupe Otto. Et, sous prétexte de secret commercial, il n’y aurait pas d’autres annonces avant six mois, c’est-à-dire avant les congés d’été. La famille Otto espère partir sur la pointe des pieds et que rien ne soit exigé d’elle.

Ces capitalistes jouent au Monopoly avec les emplois et les salaires. Pour défendre leurs intérêts, les travailleurs devront compter sur la force qu’ils peuvent avoir, tous ensemble : intérimaires, jeunes embauchés et plus anciens. Sans eux, même les machines ultramodernes ne fonctionneraient pas.

La famille Otto et la famille Mulliez se sont enrichies sur le dos des travailleurs de Dispeo et de Mondial Relay, c’est à elles de payer pour que personne ne se retrouve sur le carreau.

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