Dans les entreprises

Discrimination à l’embauche : une enquête sans lendemain

Le gouvernement a organisé une enquête sur la discrimination à l’embauche sous la forme d’un « testing » auprès de 40 entreprises de plus de 1 000 salariés. Sans surprise, elle révèle ce que tous les travailleurs d’origine immigrée constatent au quotidien : il est encore plus difficile de trouver un travail lorsque l’on porte un nom qui ne sonne pas assez français aux oreilles des recruteurs. Pour un même poste et à CV équivalent, le taux de réponse positive est de 36 % pour les noms à consonance maghrébine, contre 47 % pour les autres.

Le fait que les patrons choisissent entre les candidats selon des critères qui n’ont rien à voir avec le travail proposé n’est pas une nouveauté. Mais le gouvernement, en dehors de quelques campagnes d’affichage, n’a rien proposé pour lutter contre cet état de fait. Myriam El Khomri a annoncé que les noms des entreprises testées ne seraient pas divulgués, mais que le ministère du travail les recevrait pour leur demander un « plan d’action ». Celles qui ne le feraient pas pourraient peut-être voir leur nom publié ultérieurement, mais la ministre écarte pour l’instant cette solution, sous prétexte de « pédagogie ».

Autant dire qu’il n’y a pas de quoi faire trembler les responsables de ces entreprises, qui entretiennent et contribuent à maintenir, à leur niveau, les préjugés qui fleurissent dans toute la société contre une partie du monde du travail.

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