Technocentre Renault – Guyancourt : un travailleur décède après un entretien07/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2523.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Technocentre Renault – Guyancourt : un travailleur décède après un entretien

Dans la nuit du 23 au 24 novembre, un ingénieur travaillant au Technocentre Renault dans les Yvelines est décédé à l’hôpital, suite à un malaise lors d’un entretien en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’à son licenciement.

Rentré en France depuis près de trois mois, cet ingénieur avait été nommé directeur adjoint, après avoir travaillé pour l’ingénierie dans l’usine Renault de Tanger. Le 25 au matin, l’information sur ce drame a circulé parmi les salariés du Technocentre, grâce à un communiqué de presse envoyé à l’AFP par la CFDT. Mais c’est sous la pression des organisations syndicales réunies en CHSCT extraordinaire, puis en CE, que la direction de Renault a fini par informer tous les salariés, plus d’une semaine après.

Ce drame a choqué les employés du site, qui se posent beaucoup de questions sur les circonstances de ce drame. De nombreux travailleurs font le lien avec les pressions et le climat de stress qu’entretient la direction depuis 2013 avec ses plans de compétitivité. Elle a supprimé des emplois, désorganisé le travail et augmenté la charge de travail de tous. Lors d’une réunion entre la direction et les syndicats sur le prochain plan de compétitivité, on a pu entendre ainsi le directeur de l’ingénierie déclarer avec mépris qu’un certain nombre de « techniciens et ingénieurs se sont ringardisés et, lorsqu’ils n’ont plus les compétences, ils se sentent menacés et bloquent le système ».

Pour la direction, si quelque chose va mal, c’est la faute des salariés, et être moderne, c’est accepter d’obéir à sa volonté d’économiser à tout prix. La course aux profits de la direction de Renault et de son PDG, Carlos Ghosn, met tous les travailleurs de Renault sous pression, les obligeant à aller toujours plus vite.

Une enquête a été ouverte au parquet de Versailles sur les circonstances de ce décès : une enquête que beaucoup de travailleurs ne veulent pas voir tomber dans les oubliettes.

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