Éducation : de mal en PISA07/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2523.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation : de mal en PISA

Tous les trois ans, le Programme international de suivi des acquis des élèves (PISA) compare les connaissances des élèves de quinze ans dans 72 pays. Celui de 2016 vient d’être publié.

Ce palmarès est à chaque fois utilisé par les responsables politiques, dans une stupide logique de concurrence entre systèmes éducatifs. L’important n’est pourtant pas que la France y figure ou non derrière un autre pays, mais que toute une partie des élèves, ceux des quartiers populaires, n’arrivent pas à maîtriser des notions élémentaires. C’est ce que confirme le classement. « Près de 40 % des élèves issus de milieux défavorisés sont en difficulté », déclarent ses auteurs.

Les gouvernements mis en place par Chirac, Sarkozy et Hollande se partagent la responsabilité de cet échec. Les élèves testés sont entrés en cours préparatoire vers 2006. Ils ont eu des ministres de l’Éducation nationale de droite, puis de gauche. Chacun y a été de ses petites réformes quand il était au pouvoir, et de ses critiques une fois dans l’opposition. Mais la situation n’a pas évolué dans le bon sens, et pour cause. L’élément essentiel qui conditionne toute pédagogie, le nombre d’enseignants présents en face des élèves, ne s’est pas amélioré.

Sarkozy avait supprimé 80 000 postes d’enseignants. Hollande avait promis de faire de l’école une priorité et de recréer 60 000 postes mais, le nombre d’élèves ayant augmenté du fait de la démographie, l’encadrement n’a pas pour autant été amélioré.

Dans les écoles, les collèges et les lycées, on se retrouve donc toujours dans la même situation. Toute une partie des élèves de familles populaires ne peuvent acquérir au début de l’école primaire les bases nécessaires pour poursuivre leur scolarité, et les enseignants sont bien incapables d’y remédier, faute de moyens pour travailler en petit groupe ou individuellement. Ces élèves poursuivent ensuite une scolarité chaotique émaillée de quelques redoublements, au moins jusqu’à leurs 16 ans, qui sonnent la fin de la scolarité obligatoire.

Pour que cela change, il faudrait consacrer à l’éducation les sommes actuellement données au grand patronat. Une solution qu’on ne trouvera dans aucun classement international.

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