Cliniques de Tarbes : cinquième semaine de grève07/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2523.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cliniques de Tarbes : cinquième semaine de grève

Les employées des deux cliniques privées (groupe Médipôle partenaires) de Tarbes sont en grève depuis 21 jours, soutenues par la CGT, pour protester contre les salaires et les conditions de travail.

Cela a commencé le 8 novembre par une manifestation de 450 personnes dans les rues de la ville, avec le personnel de l’hôpital également. La reconduction de la grève a été votée à main levée ainsi que les actions à mener. Chaque jour, les travailleuses manifestent dans Tarbes, que ce soit dans le hall de leur clinique, au siège de l’ARS où leurs interlocuteurs sont sourds, sur les ronds-points et au péage des autoroutes, où elles recueillent des encouragements. Elles vont également à 200 en cortège devant des entreprises où des syndicalistes harcelés sont menacés de licenciement. Une manifestation de soutien s’est déroulée samedi 19 novembre, avec 1 000 personnes dans les rues de Tarbes. Les carrefours fleurissent de leurs revendications : « Le profit ne soigne pas. »

Les revendications sont de 120 euros par mois pour des salaires qui vont du smic à 1 300 euros pour une ASH de 42 ans d’ancienneté par exemple. Le groupe Médipole partenaires (troisième groupe de cliniques privées français, qui va fusionner avec le deuxième groupe, Elsan, pour devenir le premier) a dégagé 8,8 millions pour les actionnaires à Tarbes l’an dernier. Il peut payer !

Les grévistes ont aussi bloqué le départ des avions à l’aéroport pendant deux heures le lundi 28 novembre. Ils ont participé le lendemain à la journée d’action pour le service public en compagnie des pompiers, des municipaux, et sont allés retrouver les grévistes de l’hôpital qui avaient débrayé par solidarité. Pendant l’action filtrante aux entrées de la clinique, un cardiologue a forcé le passage pour rentrer sa voiture sur sa place de parking privée, blessant une infirmière de son service et un responsable CGT. Des grévistes ont remarqué : « Si c’était nous qui lui avions seulement déchiré la chemise, on serait en garde à vue. »

Cet incident a fait revenir le DRH à la négociation le lendemain à la préfecture, mais la proposition de Médipôle partenaires était inacceptable : 20 euros de plus par mois et une prime de 300 euros pour 2017 seulement. Le DRH et sa clique, honteux, sont sortis avec l’aide de policiers, pour éviter les manifestants.

Une nouvelle manifestation de soutien samedi 3 décembre dans les rues de Tarbes a réuni 1 800 personnes, selon les syndicats. Dimanche 4 décembre, les grévistes ont décidé d’occuper la clinique nuit et jour et chacun avait son sac de couchage. Les services de la facturation ont été murés de parpaings. Mardi 6, tous se rendaient à Toulouse au siège du patronat régional des cliniques privées.

« On apprend à se connaître différemment depuis cette grève », disait une gréviste. Après cinq semaines, le moral est bon et la morgue des patrons et des autorités ne fait que renforcer la détermination des travailleurs.

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