Chômage : baisse réelle... ou manipulation !26/10/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/10/p12-b.png.420x236_q85_box-0%2C659%2C1609%2C1564_crop_detail.png

Leur société

Chômage : baisse réelle... ou manipulation !

Illustration - baisse réelle... ou manipulation !

Les chiffres du chômage du mois de septembre ont été publiés mardi 25 octobre et, oh surprise !, le nombre de chômeurs de catégorie A, c’est-à-dire ceux qui n’ont eu aucun emploi dans le mois, est en baisse de 66 300 sur la France métropolitaine.

Hollande et le gouvernement se félicitent bien évidemment de cette baisse. « L’inversion de la courbe du chômage » serait le résultat positif de leur politique, affirment-ils. Mais ils ne vont pas jusqu’à soutenir que le président a tenu sa promesse électorale de 2012, par laquelle il s’engageait à faire reculer le chômage, tant les chiffres lui renvoient son échec à la figure. En quatre ans, toutes catégories confondues, le nombre de chômeurs a augmenté de 1,2 million, atteignant aujourd’hui 5,781 millions.

Et jusqu’où peut-on faire confiance aux chiffres publiés ? Il faut déjà les tempérer par le fait que, sur le mois de septembre, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie B et C, ceux qui ne trouvent qu’un « petit boulot », a augmenté de 28 300. Ensuite, le plan de formation proposé par Hollande a pour l’instant fait glisser 73 000 chômeurs en catégorie D et, s’ils ne sont plus comptabilisés en catégorie A, celle dont tout le monde parle, ils n’en restent pas moins des chômeurs.

Mais surtout le changement des règles « d’actualisation » des chômeurs peut considérablement changer la donne. Chaque mois, un chômeur doit se réinscrire auprès de Pôle emploi sous peine d’être radié. Mais depuis janvier, le nombre de jours ouvrés pendant lesquels il peut accomplir cette démarche est variable. Les chômeurs ayant passé la date limite sont désinscrits d’office jusqu’au moment où ils régularisent leur situation, et le nombre de ces distraits, qui déjà fausse les statistiques, varie en plus d’un mois sur l’autre. Ainsi, en septembre, selon le magazine Capital, 238 900 personnes avaient été sorties des chiffres du chômage pour ce motif, soit 66 500 de plus qu’en août.

À supposer même que les chiffres donnés soient justes, la baisse du chômage est dérisoire. Si même le rythme de 10 000 chômeurs en moins par mois était maintenu, en combien d’années, voire de dizaines d’années, le plein emploi serait-il obtenu ? Tout l’argent versé aux entreprises, prétendument pour les aider à embaucher, ne sert à rien et les plus grandes continuent de s’enrichir en licenciant à tour de bras. La seule façon de mettre fin au chômage sera d’imposer l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous.

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