Leur société

Rhône-Alpes : acharnement contre ceux qui luttent

Mardi 27 septembre, le même jour où les travailleurs d’Air France étaient convoqués au tribunal de Bobigny pour des chemises déchirées, un rassemblement devant le palais de justice de Grenoble avait lieu en soutien à l’ancien secrétaire départemental CGT du Rhône, Pierre Coquan.

Six ans après les faits, la Cour de cassation renvoyait ce syndicaliste pour la troisième fois devant un tribunal pour avoir, en août 2010, organisé une diffusion de tracts à l’entrée d’un péage autoroutier à Villefranche-sur-Saône, dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites. Ce jour-là, quelques dizaines de militants s’étaient simplement adressés aux automobilistes. La société autoroutière n’avait perdu aucune recette et n’a jamais porté plainte. C’est l’État qui s’en est chargé, au motif de manifestation illégale sans autorisation préalable.

Par deux fois, en 2012 puis en 2014 en cour d’appel, les juges ont relaxé Pierre Coquan ainsi qu’un secrétaire d’union locale CGT, assigné lui aussi, estimant qu’une distribution de tracts sur la voie publique ne constituait pas un cortège en manifestation.

Mais cela n’a pas calmé les revanchards au pouvoir, qui ont fait appel en cassation, d’où ce troisième jugement. La CGT note justement que « cet acharnement ne peut être qu’un acte politique approuvé par le gouvernement ». Le 12 septembre dernier, 19 postiers, dont trois responsables syndicaux, étaient aussi traînés une nouvelle fois devant ce même tribunal de Grenoble pour faits de grève. Sous Hollande comme sous Sarkozy, avocats zélés du patronat, c’est la même hargne contre ceux qui luttent.

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