Leur société

Montebourg à Florange : remettez-nous ça, la patronne !

Trois ans après l’annonce de la fermeture des hauts-fourneaux de Florange, Montebourg y est revenu, une semaine avant Hollande.

Pourquoi les hauts-fourneaux ont-ils fermé ? Parce que « je n’étais pas le président de la République » et qu’Hollande a refusé la nationalisation, malgré le « consensus républicain à droite comme à gauche ». Un consensus qui allait de Le Pen à Mélenchon en passant par la droite et la gauche, et dont se flatte Montebourg, qui appelle de ses vœux « une alliance de toutes les forces productives », patrons, salariés et État. Inutile de dire qui serait gagnant.

Cette proposition de nationalisation des seuls hauts-fourneaux était d’ailleurs complètement démagogique et ne garantissait en rien l’emploi, l’exemple de la nationalisation de toute la sidérurgie française en 1982, suivie de dizaines de milliers de suppressions d’emplois, est là pour le rappeler.

Les syndicats CGT et Sud d’un côté et CFDT de l’autre ont rencontré Montebourg dans un café proche de l’usine. « Lui ne nous a pas trahis », a déclaré un responsable Sud (ancien de la CFDT). « J’ai senti un discours sincère de sa part », expliquait de son côté le responsable de la CGT.

Mais comment faire confiance à ce politicien qui a, en fait, accompagné les décisions de Mittal et qui aujourd’hui propose « un État fort et protecteur pour protéger les grandes entreprises qui risquent de disparaître » ? Un homme qui se vante de ce que le gouvernement a fait pour PSA, en apportant de l’argent au capital du groupe et à sa banque, pendant que PSA fermait l’usine d’Aulnay en Seine-Saint-Denis. Un politicien qui trouve que le CICE a donné une bouffée d’oxygène aux entreprises, qu’il propose juste de « reformater afin de concentrer l’aide vers les entreprises qui affrontent la concurrence internationale »… mais ne propose surtout pas de supprimer ces 40 milliards de cadeau au patronat qui n’ont créé aucun emploi.

Montebourg s’est bien sûr rendu à Hayange – commune voisine de Florange sur laquelle étaient les hauts fourneaux – pour apporter sa solidarité aux responsables du Secours populaire en voie d’expulsion de leur local par le maire FN d’Hayange, ce qui est le minimum.

Mais qui est responsable de la montée de la misère si ce n’est le patronat, bien secondé par tous les gouvernements ? Car, à côté des suppressions d’emplois chez ArcelorMittal, il y a eu des centaines et des centaines de sous-traitants, d’intérimaires qui ont perdu leur travail. Et chez PSA, que Montebourg se vante d’avoir sauvé, il y a eu dans l’usine de moteurs de Trémery toute proche plus d’un millier d’emplois supprimés depuis 2002.

Ce sont les trahisons de la gauche et les désillusions qui ont suivi son arrivée au pouvoir en 1981, en 1997 et en 2012 qui ont fait prospérer le Front national et permis la montée des idées nationalistes, à laquelle Montebourg participe d’ailleurs, par ses cocoricos du Made in France.

De Mitterrand à Hollande, les travailleurs ont payé cher les illusions semées par les partis de gauche. Montebourg s’inscrit dans leurs pas. Il n’y a rien à attendre de ces politiciens qui se situent complètement dans le cadre de la société capitaliste.

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