Mélenchon : de la poudre aux yeux12/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2515.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mélenchon : de la poudre aux yeux

Le 9 octobre, Mélenchon a présenté son programme au Grand Jury RTL. Celui qui se dit le représentant de « la France insoumise » a affirmé sa foi en la vertu du bulletin de vote pour réaliser une « révolution citoyenne et pacifique ».

Il faudrait en passer par l’élection d’une Assemblée constituante, et l’élaboration d’une future Constitution « qui permette au peuple de définir lui-même les règles du jeu ». Cela nécessiterait surtout, dans l’immédiat, son succès personnel aux élections.

Sur le chapitre économique, son objectif est de « réactiver l’économie par le bas, par les producteurs et les entrepreneurs », de renouveler l’agriculture, de faire un tournant écologique en changeant la manière de produire et de consommer. Le système capitaliste est pour lui perfectible, ou du moins réparable, moyennant quelques coopératives et autres scops, ainsi que des mesures pour stopper la spéculation financière dont on ne sait pas ce qu’elles seraient, ni surtout pourquoi elles devraient être plus efficaces que d’autres.

Il défend un « protectionnisme solidaire ». Sans se mettre à construire des murs et des frontières, on peut promouvoir, selon lui, des normes adaptées et un tri intelligent des marchandises proposées à l’importation : cela aboutirait inévitablement à relocaliser certaines productions en France, en raison de leur qualité, particulièrement le camenbert.

Dans le programme de Mélenchon, les classes sociales disparaissent, patrons et travailleurs, exploiteurs et exploités sont dissous dans la notion de peuple, fourre-tout national regroupant tous ceux qui n’appartiennent pas à « l’oligarchie » c’est-à-dire à « ces bons à rien, ces cupides qui ont détruit l’industrie française, abaissé notre patrie, incapables de négocier avec le gouvernement allemand parce qu’ils en avaient peur ». Pour lui, le problème n’est pas le système capitaliste mais l’Union européenne qui, selon ses propres termes, est « l’Europe allemande », comme si elle n’était pas aussi l’Europe de la bourgeoisie française.

Derrière le ton faussement radical de Mélenchon, on ne trouve que des discours cocardiers et un ramassis de propositions plus ou moins dans l’air du temps, pour tenter de récupérer les voix des déçus du hollandisme. Cette insoumission-là ne nous mènera pas loin.

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