Lycée Gustave-Eiffel – Cachan : accueillir au mieux les migrants28/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2513.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée Gustave-Eiffel – Cachan : accueillir au mieux les migrants

Le 15 septembre, les enseignants des lycées Sorre et Eiffel de Cachan, dans le Val-de-Marne, apprenaient que le gymnase Jesse Owens, sur le site des lycées et de l’ENS, était réquisitionné sur décision du préfet d’Île-de-France. Il devait accueillir une partie des 1 800 réfugiés qu’il avait prévu de déloger, la nuit suivante, de leur campement de la place Stalingrad à Paris.

Des lits de camp étaient installés les uns contre les autres dans la grande salle du gymnase. Le lendemain, un peu plus d’une centaine d’hommes, soudanais, afghans et érythréens, exténués après la nuit mouvementée de leur évacuation forcée, étaient installés dans des conditions précaires. Le soir même l’ambiance était tendue, car les repas prévus étaient en nombre insuffisant. Depuis, trois repas sont assurés quotidiennement, mais plusieurs dizaines de réfugiés ont déjà quitté les lieux, souhaitant se soustraire aux différents interrogatoires administratifs.

À l’annonce de la réquisition du gymnase, les travailleurs des lycées se sont inquiétés de la suppression de certains cours d’éducation physique et sportive. Mais surtout beaucoup se sont inquiétés des conditions d’accueil des migrants et se sont demandé comment aider. Accueillir au mieux les migrants est devenu une préoccupation.

Le jour même de leur arrivée, une délégation d’enseignants s’est rendue sur place pour rencontrer les migrants et les associations s’occupant de leur hébergement. Mais le contact est compliqué : le gymnase est encerclé de barrières et de vigiles, parfois accompagnés de chiens. Les réfugiés ont l’interdiction de circuler sur le campus universitaire, et ceux qui sortent en ville doivent présenter un badge et rentrer avant 22 heures.

Une partie des Afghans souhaitent des cours de français, et des enseignants de différentes disciplines se sont portés volontaires. Mais où faire ces cours, le campus étant interdit aux réfugiés et le gymnase étant interdit aux enseignants ? L’idée d’organiser des rencontres sportives fait aussi son chemin.

La solidarité pourrait se mettre en place, mais elle se heurte pour l’instant à la façon dont l’État parque les réfugiés en les considérant comme une nuisance.

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