LU – Cestas : débrayage contre un licenciement28/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2513.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

LU – Cestas : débrayage contre un licenciement

Jeudi 22 septembre, une soixantaine de travailleurs parmi les 500 de l’usine de biscuits LU de Cestas, en Gironde, ont débrayé pour protester contre le licenciement d’un de leurs collègues. Celui-ci avait dû quitter son poste un quart d’heure plus tôt pour aller consulter un médecin. Il n’en a pas fallu plus à la direction pour le convoquer et le licencier.

Cette sanction a profondément choqué les travailleurs qui se sont mobilisés dès le lendemain et réunis à une quarantaine devant l’entrée. Tous ont tenu à manifester leur solidarité vis-à-vis de ce collègue et ont dénoncé un licenciement pour 3,50 euros, un quart d’heure de travail, alors que les bénéfices de l’usine se chiffrent en millions. Très vite, c’est l’aggravation des pressions exercées sur chaque travailleur qui a animé les débats.

Ainsi, chacun a pu dire ce qu’il pensait de l’augmentation des cadences, du travail du week-end et des jours fériés qui deviennent la règle, du flicage sous prétexte de sécurité, de la chasse aux arrêts de travail et des contrôles systématiques. Certains ont aussi tenu à rappeler que quinze jours plus tôt, une collègue avait dû être évacuée par les pompiers suite à une fuite de gaz. Ce jour-là, alors même que le danger n’était pas clairement identifié, la direction avait refusé de faire évacuer l’usine, à l’encontre du principe de précaution, pour continuer la production, car chez LU, seuls les profits comptent.

Ce licenciement n’est pas le seul en cours. Une jeune cadre fait aussi l’objet d’une procédure. La direction lui reproche de ne pas atteindre ses objectifs et surtout… d’être trop proche des ouvriers de production ! Elle voudrait faire un exemple pour museler la grogne naissante qui s’est manifestée au cours des journées d’action contre la loi travail. Celles-ci avaient en effet connu un franc succès, entraînant plusieurs centaines de travailleurs dans de nombreux débrayages.

Suite à l’assemblée, les travailleurs ont décidé d’aller trouver la direction pour exiger l’annulation du licenciement et sont montés à une trentaine dans les bureaux, où le directeur a refusé de revenir sur sa décision.

Les discussions se sont poursuivies toute la journée, sur les trois équipes. Bien des travailleurs sont conscients qu’il faudra recommencer ce genre d’action, le plus nombreux possible, pour arrêter les mauvais coups de la direction.

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