États-Unis : colère après un nouveau meurtre raciste28/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2513.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : colère après un nouveau meurtre raciste

Quand, le 20 septembre, la police a abattu un homme noir près de sa voiture à Charlotte, la ville la plus peuplée de Caroline du Nord, elle a déclenché d’importantes manifestations de protestation. Keith Lamont Scott, 43 ans, était dans sa voiture, garée sur un parking où la police recherchait un autre homme. N’ayant pas répondu assez vite aux ordres des policiers, il a été abattu, tandis que sa femme les implorait de ne pas tirer, leur disant que son mari était juste désorienté car sous l’effet de médicaments.

Dans les heures qui ont suivi, une foule s’est rassemblée au centre de Charlotte pour dénoncer cette brutalité ordinaire de policiers qui tuent des Afro-américains ne les menaçant en rien. Elle exigeait notamment que les autorités rendent publiques deux vidéos réalisées au moment des tirs : celle de la femme de Scott et celle de la police elle-même. Sous la pression des manifestations quotidiennes, celles-ci ont finalement été mises en ligne et ne montrent pas que Scott tenait une arme, ce que prétend le chef de la police pour justifier son assassinat.

En réponse aux manifestants, Pat Mac Crory, le gouverneur républicain de Caroline du Nord, a décrété un couvre-feu et mobilisé la Garde nationale pour essayer, en vain, de disperser à coup de grenades lacrymogènes ceux qui réclamaient justice pour Scott. Cet ancien maire de Charlotte a multiplié les déclarations incendiaires, vantant le « courage de la police », qui a pourtant tué un homme non recherché et non armé. Il a également téléphoné à Trump et Clinton pour leur expliquer que les manifestants de Charlotte étaient des « anarchistes n’ayant aucune raison valable de manifester », les accusant de ne pas respecter les citoyens. Comme si la police avait respecté Scott ! Mac Crory n’a eu aucun mot pour déplorer son assassinat ni pour présenter ses condoléances à sa famille.

Le représentant de la circonscription de Charlotte au Congrès, un républicain aussi, a été un peu plus loin dans l’abjection en déclarant que les jeunes Noirs qui manifestent sont motivés par leur « haine des Blancs, car les Blancs réussissent dans la vie mieux qu’eux ».

Ce genre de politicien justifie le racisme, et particulièrement celui qui anime les policiers qui voient dans les Noirs des individus dangereux qu’on peut abattre. Au sommet, les candidats à l’élection présidentielle ne sont pas en reste : à de nombreuses reprises Trump a ouvertement insulté les immigrés hispaniques et Clinton a décrit cet été les adolescents noirs comme des super-prédateurs. Autant de politiciens qui portent une lourde responsabilité dans la multiplication des crimes racistes aux États-Unis.

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