Égypte : liberté pour les travailleurs du chantier naval !28/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2513.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Égypte : liberté pour les travailleurs du chantier naval !

Depuis fin mai, quatorze travailleurs du chantier naval d’Alexandrie sont détenus dans une prison militaire et plus de dix autres encore poursuivis. Ils encourent emprisonnement et amendes, devant être jugés par un tribunal militaire. Leur crime est d’avoir participé, les 22 et 23 mai derniers, à un sit-in devant le chantier, pour obtenir de la direction une réponse à leurs revendications restées lettre morte.

La société des chantiers navals d’Alexandrie, un des plus grands du Moyen-Orient, est sous responsabilité de l’armée égyptienne depuis 2007. Les 2 500 salariés sont en grande majorité des civils, dont les conditions de travail et de salaire sont à l’image de ce que vivent des millions de travailleurs du pays. Le danger est partout et le salaire nulle part. Chargés de l’assemblage de navires de guerre vendus par l’entreprise française DCNS, ils ont réclamé de la sécurité dans les ateliers, deux ouvriers étant morts récemment, des augmentations de salaire, le paiement des primes non versées, une mutuelle et le droit, puisque l’entreprise appartient à l’armée, d’être soignés dans les hôpitaux militaires. Faute de réponse de la direction et malgré l’arrivée rapide et dissuasive de militaires sur les lieux, ils avaient organisé ce sit-in fin mai.

Vingt-six des manifestants ayant été convoqués à la police, ceux qui s’y sont rendus ont aussitôt été arrêtés. Depuis, quatorze sont en prison et tous, mis à pied sans salaire, doivent être jugés le 18 octobre après un report du procès prévu. Entre-temps, l’entreprise avait suspendu ses fabrications, lock-outant tous les salariés, et n’avait rouvert que fin août en ne reprenant que 600 d’entre eux.

Des militants syndicaux égyptiens appellent à prendre position pour soutenir les ouvriers d’Alexandrie menacés. En effet ce n’est pas le silence complice de DCNS et du gouvernement Valls, trop content de vendre au maréchal Sissi des navires Gowind, en plus des Rafale de Dassault, qui leur viendra en aide.

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