Valls : quatre ans pour les riches, quatre lignes pour les pauvres21/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2512.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Valls : quatre ans pour les riches, quatre lignes pour les pauvres

Dans une tribune publiée mercredi 21 septembre, le Premier ministre Valls se penche sur le problème de la pauvreté et se targue de « faire vivre la solidarité ».

Sa solidarité consisterait à trouver la bonne façon de faire la charité aux huit millions de personnes que la politique de licenciements systématiques, de réduction d’emplois dans la fonction publique, de précarisation généralisée menée par patrons et gouvernements depuis quarante ans, a réduites à la pauvreté. Il songe donc à simplifier l’accès aux minima sociaux et à explorer de nouvelles pistes, comme le revenu minimum universel.

Valls ne se prononce pas, ou pas encore, sur le détail de ce revenu universel. Mais ce qui est certain, c’est qu’il n’envisage nullement de faire payer les capitalistes pour le financer. Cela réduit cette formule de revenu universel à un slogan publicitaire sans aucun contenu.

Pendant longtemps, sous la pression du mouvement ouvrier, la solidarité organisée par l’État a consisté à répartir une part de la richesse créée par les travailleurs sous forme de caisses de retraite, assurance maladie, services publics de santé, d’éducation, de transports, logements sociaux, etc. Mais, la crise venant, le capital exige de disposer de cette richesse sociale. Et les gouvernements, celui de Valls comme les autres, ont organisé ce transfert, pillé les fonds publics au profit des banques, détruit les caisses sociales, supprimé des postes de fonctionnaires utiles à la population.

Même lorsqu’il parle de la solidarité, Valls prend bien soin d’écrire que cette destruction continuera. Alors, quant au traitement de la pauvreté, il lui reste peu de choses pour se distinguer de la droite dans la campagne électorale qui vient. Celle-ci qualifie les huit millions de pauvres d’assistés, quand ce n’est pas crûment de fainéants. Valls affirme ne pas accepter ce vocabulaire. C’est même cela qu’il met en exergue de sa tribune, pour que la presse le relève comme un signal à l’électorat de gauche. Mais qu’est-ce que cela peut bien changer puisqu’il accepte, qu’il organise même, l’appauvrissement de la classe travailleuse tout entière ?

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