Mal-logement : un quart de la population touché21/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2512.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mal-logement : un quart de la population touché

La Fondation Abbé-Pierre a lancé lundi 19 septembre une nouvelle campagne contre le mal-logement. Elle souligne l’aggravation de la situation pour bien des familles populaires.

Parmi les 3,8 millions de personnes concernées, beaucoup en sont réduites à vivre dans de véritables taudis : sans chauffage, sans sanitaires, sans eau courante. Douze autres millions de personnes sont touchées par la crise du logement, contraintes à économiser sur tout pour pouvoir se maintenir dans des logements précaires, malgré des loyers très élevés : sur le chauffage, sur les dépenses de santé et même de plus en plus sur l’alimentation. Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, témoigne de la multiplication de situations catastrophiques, prenant l’exemple de familles devant parfois s’entasser à 8 ou 10 dans 15 m². Dans le même temps, le nombre de sans-abri a massivement augmenté, de plus de 50 % entre 2001 et 2012. Les 560 bidonvilles recensés par l’association, régulièrement détruits par la police ou la gendarmerie, se reforment aussitôt.

Cette situation est la traduction de l’aggravation de la crise. Au manque de logements chronique s’ajoutent la faiblesse des salaires, la précarité du travail, la rapacité des sociétés immobilières qui spéculent sur les terrains et les constructions au détriment de toute la population.

Dans la sixième puissance économique mondiale, dans un pays où siègent trois des plus grandes sociétés de construction au monde, plus de 15 millions de personnes subissent le mal-logement. C’est non seulement une violence exercée contre les plus démunis et les travailleurs les plus mal payés, mais aussi une absurdité, un gâchis immense alors que nombre de travailleurs du bâtiment sont sans emploi.

L’importance croissante du mal-logement met en évidence le caractère nuisible de la logique de profit, l’obstacle à la satisfaction des besoins élémentaires que représente la propriété privée des grands moyens de production et la nécessité de les faire fonctionner dans l’intérêt de l’ensemble de la société.

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