La Poste – Lille : trois jours de grève21/09/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/09/p13_La_Poste_Lille_manif_C_LO.JPG.420x236_q85_box-19%2C0%2C781%2C429_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Lille : trois jours de grève

Les facteurs de Lille ont fait trois jours de grève du jeudi 15 au samedi 17 septembre. Depuis des années, La Poste enchaîne les plans de restructuration. L’objectif est de faire des bénéfices toujours plus importants. Et c’est de plus en plus rentable puisque la seule activité courrier-colis de La Poste a dégagé un résultat net de plus de 500 millions d’euros pour les six premiers mois 2016.

Illustration - trois jours de grève

Ce sont les postiers qui en payent le prix, de restructuration en restructuration, la direction supprime des postes et augmente la charge de travail des salariés. Elle a recours à des intérimaires, des CDD et même des auto-entrepreneurs, jusqu’à la moitié de l’effectif dans certains sites. Son but est de faire du chantage à l’emploi afin d’imposer des conditions de travail toujours plus difficiles.

À Lille, la restructuration 2016 prévoit déjà de supprimer 15 positions de travail, qui s’ajoutent aux 50 supprimées en quatre ans. De plus, dans le cadre du projet national La Poste 2020, la direction locale veut introduire les premières tournées « boxables », c’est-à-dire contraindre les facteurs à prendre en charge la distribution des colis (chargés à l’arrière de leur vélo dans une grosse boîte) en plus de la distribution normale du courrier. Avec pour première conséquence des tournées plus longues, plus pénibles et plus dangereuses. L’autre conséquence serait de réduire les équipes qui sont actuellement chargées de la distribution des colis.

L’autre projet de la direction est d’introduire les premières « tournées sacoches ». Il s’agit de spécialiser des facteurs dans le tri, alors que les autres ne feraient plus que de la distribution. Aujourd’hui, les facteurs trient le courrier de leur propre tournée, ce qui leur permet de s’organiser. La spécialisation des facteurs se traduirait par un travail plus pénible et des journées à rallonge. Cette division entre trieurs d’un côté et distributeurs externes de l’autre est bien sûr la première étape en vue de sous-traiter la distribution après avoir sous-traité les colis et la distribution des publicités.

Dans les unités de distribution de Lille, ce projet de restructuration ne passe pas. Les syndicats CGT et SUD ont appelé à faire grève jeudi 15 septembre, à la fois contre la loi travail et contre les plans de la direction. Jeudi, plus de la moitié des postiers de Lille ont fait grève et une quarantaine se sont rassemblés devant un des sites de distribution du courrier afin de discuter avec leurs collègues pour les convaincre de les rejoindre.

Cela faisait des années que les facteurs n’avaient pas fait grève aussi nombreux. Mais la direction locale ainsi que la direction du Nord ont refusé de recevoir les grévistes. Ces derniers ont donc décidé de continuer leur grève vendredi et samedi pour aller devant les autres centres de distribution de Lille et s’adresser au maximum de collègues. Ils étaient encore une vingtaine en piquet de grève vendredi et une quinzaine samedi, avec un tract qui reprenait leur opposition à la restructuration et leur revendication de l’embauche des intérimaires et des CDD.

Les grévistes ont décidé de reprendre le travail ensemble, sur les différents sites de Lille, lundi 19 septembre. En effet, ils sont éclatés sur sept centres de distribution différents et ils ne veulent pas que l’encadrement leur impose de rattraper le travail des jours où ils avaient fait grève. Ils sont fiers d’avoir montré leur détermination et l’unité des postiers des différents sites. Ils sont conscients que ce n’est qu’une première étape et qu’il leur faudra être plus nombreux pour stopper les restructurations et imposer l’embauche des facteurs intérimaires et CDD.

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