Leur société

Conseillers ministériels et élyséens : grand recyclage de rentrée

Cet été, une cinquantaine de directeurs, chefs de cabinet et autres conseillers ministériels ont fait leurs cartons pour exercer ailleurs d’autres responsabilités.

C’est toujours le cas avant une élection présidentielle, mais cette année le mouvement est impressionnant : trois fois plus de départs qu’à l’été 2011, juste avant la défaite électorale de Sarkozy. Et cela n’est pas fini.

Ces commis de l’État savent que, après les élections de 2017, ils seront chassés avec le gouvernement socialiste dont ils préparent les projets de loi, les textes réglementaires et les discours, c’est-à-dire les détails de la politique antiouvrière. C’est donc en toute lucidité qu’ils se consacrent à leur CV et à préparer leur sortie vers des positions administratives moins exposées politiquement, dans les ambassades ou à l’Inspection des finances.

Mais d’autres ont été accueillis à des postes dirigeants dans des entreprises privées. Une commission de déontologie, purement consultative, est censée contrôler qu’un membre d’un cabinet ne tombe pas dans une entreprise dont il avait la charge. Mais cela n’empêche pas Jean-Jacques Barbéris, conseiller économique à la présidence, de rejoindre une filiale du Crédit agricole, Laurence Boone, conseillère à l’Élysée, de partir chez l’assureur AXA, etc. La palme revient à Hugo Richard, chef adjoint de cabinet à la Défense, qui devient directeur des affaires publiques chez Airbus Safran Launchers, coentreprise créée par des marchands d’armes.

Les sommets de l’État sont truffés d’hommes comme Macron, qui ont commencé leur carrière dans de grandes entreprises capitalistes. Ces mêmes entreprises sont disponibles pour les recycler lorsque cela s’avère nécessaire. Une véritable histoire de famille.

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