Chambéry – Affaire Tefal : la mobilisation continue21/09/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/09/p14_Tefal-2_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chambéry – Affaire Tefal : la mobilisation continue

Mercredi 14 septembre se tenait au palais de justice de Chambéry le procès en appel de Laura Pfeiffer, inspectrice du travail chargée de l’usine Tefal de Rumilly, et d’un salarié « lanceur d’alerte » de cette entreprise. Tous deux avaient été condamnés en décembre 2015 par le tribunal correctionnel d’Annecy pour « détournement de courriels et accès frauduleux à un système informatique, recel et violation du secret professionnel » à 3 500 euros d’amende avec sursis, mais avec inscription au casier judiciaire, et 2 500 euros de paiement des frais de justice.

Illustration - la mobilisation continue

Toute cette affaire a débuté en 2013. À l’époque, cette inspectrice avait constaté des infractions à la législation du travail chez Tefal, une des plus grosses entreprises de Haute-Savoie. La direction utilisa alors ses bonnes relations avec le directeur départemental du travail et les renseignements généraux pour faire pression sur elle et la faire craquer. La machination fut révélée par un technicien de l’usine qui avait intercepté des mails compromettants pour la direction. La direction de Tefal passa alors à la contre-attaque : traîner le salarié, par ailleurs licencié pour faute lourde dès 2014, et Laura Pfeiffer en correctionnelle. Traitant la plainte en un temps record, le procureur d’Annecy a, dès le début, pris ouvertement position pour Tefal. Par contre, dans le même temps, il classait sans suite les procès-verbaux d’infraction au droit du travail dressés par l’inspectrice.

Il est donc clair que les délinquants dans toute cette affaire sont du côté patronal, pourtant ce sont l’inspectrice et le salarié qui se sont retrouvés condamnés !

Face à ce déni de justice, cette fois encore près de 400 manifestants sont venus crier leur indignation pendant toute la durée de l’audience de la cour d’appel de Chambéry du 14 septembre, militants de la région mais aussi syndicalistes du ministère du Travail venus de Paris. Les prises de parole de militants de La Poste de Savoie et de l’Isère, mais aussi de Roissy et de Goodyear ont dénoncé la généralisation de la répression, qui va de pair avec l’offensive patronale relayée par le gouvernement. Même les médecins du travail ne sont pas épargnés : dans son intervention, le représentant de l’association Santé et médecine du travail a fait état des plaintes patronales (plus de 200 par an !) relayées par le Conseil de l’ordre contre des médecins qui osent mettre en rapport les conditions de travail inhumaines et la dégradation de la santé des travailleurs.

Le verdict sera rendu le 16 novembre prochain, rendez-vous a été pris pour une nouvelle manifestation de soutien.

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