Brésil : Lula dans la tourmente21/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2512.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Brésil : Lula dans la tourmente

Le 13 septembre, le parquet brésilien a demandé la mise en examen de l’ex-président Lula, de sa femme et de six de ses proches. C’est l’hallali contre le Parti des travailleurs.

En mai, Lula avait été exclu du gouvernement, du fait de la suspension de la présidente Dilma Roussef. Fin août, celle-ci a été destituée par le Sénat.

Lula, déjà poursuivi pour entrave à la justice, est maintenant accusé de corruption passive et de blanchiment d’argent. Le procureur l’a présenté comme le cerveau de l’affaire où sont impliqués la compagnie pétrolière nationale Petrobras et les géants du bâtiment-travaux publics.

La mise en cause de Lula par la justice et la droite vise avant tout à l’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle en 2018. Car, du fait de son passé, Lula a conservé une forte popularité dans les milieux populaires. À la fin des années 1970, il a animé les grandes grèves qui ont hâté la fin de la dictature, puis a fondé le Parti des travailleurs, qui réunissait alors des centaines de milliers de militants dans tout le pays, et la Centrale unique des travailleurs, le syndicat qui encore aujourd’hui réunit les travailleurs les plus combatifs. Président de la République bénéficiant d’une période de prospérité économique, Lula avait lancé des programmes d’aide aux plus défavorisés : aide alimentaire pour les familles, aide à l’achat d’une maison, retraite des vieux. Des dizaines de millions de Brésiliens en bénéficient toujours.

Mais, la crise aidant, l’État et la bourgeoisie ont commencé à revenir sur ces mesures, sous l’égide du Parti des travailleurs et avec l’assentiment de Lula. Cela a sapé sa popularité, sans toutefois la détruire.

Alors, quoi qu’il en soit des aventures judiciaires de Lula, pour défendre leurs conditions de vie, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes.

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