Dans les entreprises

Arkema – Pierre-Bénite : coup de colère contre les suppressions d’emplois

La direction d’Arkema a annoncé mercredi 14 septembre, en comité central d’entreprise (CCE), sa décision de fermer le Forane 134a, un atelier de produits fluorés, sur son site de Pierre-Bénite, dans le Rhône. Cela entraînera la suppression de 38 postes.

Le Forane 134a, utilisé en grande partie dans la climatisation automobile, va être interdit pour tout nouveau véhicule à partir du 1er janvier 2017, pour raison de protection de l’environnement. Mais il continuera à être utilisé pour recharger les climatisations des anciennes voitures.

Mais Arkema veut profiter de l’occasion pour faire passer un plan d’économies de cinq millions d’euros en supprimant des emplois bien au-delà de l’atelier concerné, dans des secteurs tels que les laboratoires, la maintenance, l’inspection, la logistique et probablement en réduisant les contrats des entreprises extérieures.

La direction assure qu’il n’y aura aucun licenciement, que tous les salariés concernés seront reclassés. C’est une contrevérité, car cela ne concerne pas les CDD, nombreux sur le site. Or ces derniers sont là depuis des mois, des années pour certains. Ils sont indispensables à la production et, malgré leur présence, la charge de travail est fréquemment insupportable. Présents depuis longtemps, des liens, une solidarité se sont créés avec les embauchés, qui n’acceptent pas la perspective de leur renvoi.

Alors l’annonce de la fermeture a provoqué la colère des travailleurs postés, qui ont spontanément et massivement débrayé le jour du CCE, provoquant l’arrêt total de la production. À l’assemblée générale du lendemain, de nombreux travailleurs étaient présents, ce qui ne s’était pas vu depuis longtemps. Et cette fois, il y avait aussi des journaliers, montrant qu’ils se sentaient concernés et contestaient les suppressions de postes.

Le ton n’était pas à l’abattement, bien au contraire. À la proposition des syndicats et de la direction de faire faire une expertise, un travailleur a répondu, approuvé par toute l’assemblée : « Les expertises, on a déjà donné, ça ne sert à rien, ce qu’il faut c’est mettre la boîte à terre », autrement dit arrêter la production.

Pour l’instant, la grève est suspendue, mais la colère est bien là, surtout qu’Arkema se porte bien. Tous les analystes financiers louent les performances du groupe. Dans ces conditions, ces suppressions de postes, pour enrichir un peu plus des actionnaires qui se sont déjà gavés ces dernières années, apparaissent inacceptables.

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