Budget militaire : des milliards à la pelle14/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2511.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget militaire : des milliards à la pelle

Eh oui, les différents acteurs de la Défense nationale tiennent aussi une université d’été ! Celle-ci, qui a eu lieu les 6 et 7 septembre, a réuni bien évidemment des militaires, à commencer par Pierre Le Jolis de Villiers de Saintignon, chef d’état-major des armées depuis 2013, c’est-à-dire sous l’investiture de Hollande.

Étaient aussi présents le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, des élus de différents bords et des industriels attirés par l’odeur de l’argent. Et, quelle que soit leur étiquette, tous ces gens-là étaient à l’unisson pour réclamer une hausse du budget militaire, revendication soutenue par ailleurs par le Premier ministre Manuel Valls.

Les crédits du ministère de la Défense, hors pensions, avaient diminué de 2009 à 2012, passant de 33 à 30,6 milliards. Mais dans la loi de programmation militaire adoptée en 2013, qui couvre les cinq années suivantes, ils étaient repartis à la hausse et, en avril 2015, une rallonge supplémentaire de 3,8 milliards d’euros avait été accordée. Cette année, le bonus ne sera « que » de 418 millions d’euros, et le budget de la Défense n’atteindra donc pas les 2 % du produit intérieur brut, qui est l’objectif que tous jugent indispensable d’atteindre d’ici 2020, à commencer par Le Drian.

Affirmant que « la menace est là », Valls, lui, juge cet objectif atteignable, à condition de faire un effort. « C’est le prix de la paix », surenchérit le chef d’état-major, tandis que Raffarin, plus grandiloquent, y voit « le plancher de notre souveraineté ». Et tous les industriels de se frotter les mains à la vue des milliards supplémentaires qui pourraient affluer dans leurs coffres-forts.

Passer le budget militaire de 1,8 à 2 % du PIB pour arriver à 41 milliards d’euros en 2020 signifierait l’augmenter de quelque 9 milliards d’euros sur trois ans. C’est une somme colossale, et c’est à n’en pas douter autant d’argent qui sera pris dans les budgets sociaux pour créer des engins de mort et enrichir les marchands d’armes.

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