Mauritanie : un régime complice des esclavagistes31/08/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2509.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mauritanie : un régime complice des esclavagistes

Jeudi 18 août, la cour criminelle de Nouakchott en Mauritanie a condamné 13 militants antiesclavagistes, à des peines allant de 3 à 15 ans de prison ferme. Membres de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), on les accuse d’avoir commis des violences contre les forces de l’ordre lors d’une manifestation d’habitants des bidonvilles qui protestaient contre leur expulsion.

La Mauritanie est le pays du monde où l’esclavage est, encore aujourd’hui, le plus répandu. On estime à 150 000 le nombre de ces esclaves. Les esclaves Haratines (maures noirs) sont considérés comme du bétail et soumis au bon vouloir de leur propriétaire.

L’esclavage a été officiellement aboli en Mauritanie en 1981, et en 2015 il était reconnu crime contre l’humanité. Le gouvernement du dictateur Mohamed Ould Abdel Aziz voudrait redorer son image vis-à-vis de ses protecteurs occidentaux, mais en réalité il est complice de ces pratiques barbares. Malgré plusieurs lois visant à criminaliser l’esclavage, ce sont en ­réalité les militants antiesclavagistes qui sont allés régulièrement en prison. Ceux qui réclament l’application réelle de cette loi se retrouvent pourchassés, emprisonnés et en butte à la répression policière. En revanche, aucun tribunal mauritanien n’a rendu un jugement sanctionnant un esclavagiste, malgré de nombreux cas avérés. Les dirigeants politiques mauritaniens sont d’autant plus complaisants envers la caste des grands privilégiés qui pratiquent l’esclavage qu’eux-mêmes en font partie.

La Mauritanie reste pourtant un allié traditionnel de la France dans la région, au prétexte notamment de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Les grandes puissances capitalistes peuvent s’accommoder de l’esclavage comme de bien d’autres barbaries.

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