Pollution agricole : comment ne pas agir24/08/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/08/2508.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pollution agricole : comment ne pas agir

Le ministre de l’Agriculture, Séphane Le Foll, a lancé le plan Ecophyto 2. L’objectif affiché est de réduire de 50 % d’ici 2025 la consommation de pesticides dans l’agriculture, et de limiter en conséquence la pollution qui résulte de leur usage. Mais ce plan risque bien d’être un rideau de fumée derrière lequel les géants de la chimie continueront à faire des milliards de profits et à empoisonner les agriculteurs, les consommateurs et la nature.

En 2008, à la suite du Grenelle de l’environnement, un premier plan Ecophyto avait été lancé, avec le même objectif. Il a échoué : ces quatre dernières années, les traitements ont même augmenté de 6 %. L’horizon fixé à 2025 semble même un encouragement à ne pas s’en faire : d’ici là les équipes ministérielles auront changé plusieurs fois, après nous le déluge !

Pour réduire l’usage des pesticides, Le Foll prétend convaincre les distributeurs, en particulier les coopératives agricoles, de vendre moins de produits phytosanitaires, et les agriculteurs de moins en utiliser. C’est rendre le monde paysan responsable des pollutions, et refuser de s’en prendre aux vrais responsables : les trusts comme Bayer et Monsanto. Ces trusts s’y entendent pour imposer leurs produits aux cultivateurs et poussent à la consommation d’engrais et de pesticides, au-delà de ce qui est utile pour la production agricole.

Quant aux ministres, ils sont au service de ces grands groupes. Quand ils font semblant de prendre des mesures, ils multiplient les délais et les dérogations. C’est le cas de Le Foll, qui en mars dernier a refusé l’interdiction pure et simple des néonicotinoïdes, des insecticides rendus responsables de la mort des abeilles, sous prétexte de ne pas désavantager les agriculteurs français face à leurs collègues européens.

La production d’aliments et la santé humaine sont choses trop sérieuses pour qu’on les laisse aux mains des capitalistes et des gouvernants à leur service.

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