Dans les entreprises

Cocos paimpolais : saisonniers exploités

Dans une partie du Trégor et de la région de Paimpol en Côtes-d’Armor, la mi-août lance la récolte des haricots cocos.

À partir de cette période et pour plusieurs semaines, plusieurs centaines de travailleurs saisonniers venus souvent de toute la France, voire de l’étranger, s’éreintent dans les champs pour récolter les fameux haricots.

Sur les exploitations agricoles, c’est le règne de la précarité et les salaires sont dérisoires. D’après les syndicats, pour arriver au smic, un ouvrier rémunéré 45 centimes le kilo doit cueillir pas moins de 130 kilos de haricots par jour. C’est sans doute possible... mais pour cela il faudrait enchaîner 10, 12 heures de travail ou plus. Autant dire qu’en réalité la paie est bien moindre. Et, pour ceux à qui cela ne plaît pas, le porte-parole des patrons n’hésite pas à menacer : « On ne fera appel qu’à de la main-d’œuvre étrangère. Elle ne se plaint pas et fait ses 130 kg/jour. »

Ces patrons, regroupés en coopératives, ne sont pas non plus regardants sur les conditions d’hébergement, car souvent rien n’est prévu. Chacun doit se débrouiller.

La situation est tellement choquante qu’un maire du secteur concerné a rouvert un camping en urgence pour accueillir les saisonniers sans toit.

Le patronat local mis en cause se défausse en déclarant qu’héberger des travailleurs dans du dur serait trop coûteux. En gros, c’est aux collectivités de mettre en œuvre l’accueil des saisonniers.

L’exploitation et le mépris social sont à la base de l’enrichissement de quelques gros exploitants agricoles. Il n’y a que la révolte ouvrière que ces exploiteurs n’auront pas volée aux travailleurs.

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