Producteurs de lait : sous la coupe des géants de l’agroalimentaire20/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2503.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Producteurs de lait : sous la coupe des géants de l’agroalimentaire

La Commission européenne vient de donner sa réponse aux mobilisations paysannes contre l’effondrement du prix du lait payé aux éleveurs, en particulier en France, mais pas seulement. 500 millions d’euros sont débloqués pour toute l’Europe, mais seulement 150 millions sont prévus pour aider les agriculteurs en détresse.

Les « aides » européennes, environ 50 millions d’euros pour les 62 000 éleveurs-producteurs de lait en France, sont dérisoires par rapport à l’effondrement du prix d’achat du lait par les grossistes. Car si aujourd’hui des milliers d’éleveurs sont dans une situation désastreuse c’est simplement qu’ils sont sous la coupe des géants de l’agroalimentaire.

Lactalis, numéro 1 mondial dans la branche du lait, détenu par la famille Besnier, Danone et la famille Riboud, Nestlé ou la coopérative Sodiaal ont imposé une baisse continue du prix d’achat du lait aux éleveurs… pour faire grimper leurs profits à outrance. En ­juillet 2015, face à la mobilisation des éleveurs, tous ces géants se sont engagés à garantir un prix d’achat de 0,34 euro le litre, garantissant un revenu minimum aux éleveurs. Aujourd’hui, alors qu’ils ont jeté à la poubelle ces engagements solennels, les mêmes trusts et coopératives achètent le litre de lait à 0,26 euro, soit une baisse des prix de 23,5 % sur un an, qui va précipiter la faillite de milliers d’éleveurs. Dans le même temps, les consommateurs n’ont vu baisser ni le prix du litre de lait, ni celui des produits laitiers ou fromages.

Quand le ministre de l’Agriculture se félicite de cette mesure, il se moque des milliers d’agriculteurs en situation de survie provisoire. Il est vrai que, comme tout le gouvernement, celui-ci comme ceux qui l’ont précédé, n’est là que pour protéger les maîtres du marché, regroupés au sein de l’Association nationale des industries alimentaires, l’ANIA, dont le bureau rassemble tous les géants du secteur. Pour les petits agriculteurs des larmes de crocodiles, pour les maîtres du marché les milliards encaissés, bien réels.

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