Leur société

Loi travail : ce que le pouvoir fait, la rue peut le défaire

Après être repassée devant le Sénat mardi 19 juillet, la loi travail devait être adoptée par les députés mercredi 20. Ou, plus exactement, le gouvernement devait avoir recours une fois de plus à l’article 49-3 de la Constitution pour imposer son texte aux députés.

Mais, si la Constitution d’une part et la servilité des députés socialistes d’autre part, permettent à la loi de passer, rien ne dit pour autant qu’elle sera appliquée. Les centaines de milliers de travailleurs qui ont participé à la lutte durant quatre mois n’ont pas changé d’avis. Les millions d’autres qui les ont approuvés, malgré les campagnes de calomnies contre les grévistes et les manifestants, non plus. Les directions confédérales ont d’ailleurs déjà fixé au 15 septembre la prochaine journée d’action et les militants syndicaux commencent à la préparer.

Dans son discours du 14 juillet, Hollande a résumé la loi à ses points essentiels : les licenciements seront facilités, évidemment sous le prétexte dont personne n’est dupe de faciliter les embauches ; les entreprises pourront mettre en place des accords locaux dérogeant aux conventions collectives, c’est-à-dire dégradant les conditions de travail, allongeant les horaires, diminuant les tarifs des heures supplémentaires et donc les salaires. Il suffira pour cela qu’elles trouvent des responsables syndicaux accommodants.

Hollande a eu le front de prétendre que cette loi était dans la lignée de celles de 1936 instituant les conventions collectives. Elles en sont l’exact contraire ! En 1936, grâce à la grève générale, la force collective des travailleurs imposait des limites à l’exploitation. En 2016, la loi travail, en instituant des accords locaux, voudrait briser cette force collective pour renforcer l’exploitation.

Mais, Hollande ou pas, la force collective des travailleurs n’a pas disparu. Elle s’est même exprimée quatre mois durant contre ce gouvernement. Et elle continuera à le faire, contre la loi travail et tous les mauvais coups que patrons et gouvernement ont encore sous le coude.

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