Leur société

Loi Aubry, 35 heures et emplois créés : cachez ce rapport…

Selon un rapport non publié de l’Igas, l’Inspection générale des affaires sociales, l’application de la loi Aubry sur les 35 heures a généré 350 000 créations d’emplois entre 1998 et 2002. Sans être une révélation, la conclusion de ce rapport, bouclé en mai dernier, dérange suffisamment, semble-t-il, pour que le directeur de ce corps de hauts fonctionnaires chargés d’études dans des domaines comme la santé, le travail ou la formation professionnelle, décide de le laisser dormir dans les cartons, sans le transmettre au gouvernement ni à la presse.

C’est ce qu’ont dénoncé deux syndicats de l’Igas, qui s’étonnent de cette décision autoritaire, prise apparemment sans la procédure habituelle de contrôle, et motivée a posteriori par la qualité prétendument insuffisante du rapport.

Il est vraisemblable que le patron de l’Igas, ancien directeur de cabinet au secrétariat d’État à ­l’Emploi sous Juppé, ne soit pas très enclin à admettre que, même au travers des lois Aubry si peu soucieuses d’améliorer le sort des salariés, la réduction du temps de travail ait suscité des créations d’emplois. À l’heure du « travailler plus pour gagner moins », ni Hollande et Valls, dont l’objectif est de déréglementer au maximum les conditions de travail, ni leurs concurrents de droite ou du FN ne tiennent à ce qu’émerge l’idée évidente de la nécessité de réduire le temps de travail de chacun pour que tous aient un emploi.

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