Le poison du racisme20/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2503.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le poison du racisme

Des habitants des quartiers populaires de Nice, où vivait aussi l’auteur de l’attentat du 14 juillet, ont été au premier rang des victimes de la tuerie. Mais dans cette ville où la ségrégation sociale est forte, les familles souvent issues de l’immigration subissent déjà les amalgames racistes de ceux qui voudraient les assimiler aux terroristes, ainsi que la pression policière.

De nombreuses personnes immigrées ou ayant simplement des origines étrangères sont inquiètes. Comme l’a résumé une habitante de Nice témoignant auprès de la presse : « C’est reparti pour un tour avec les amalgames, ils vont tout exagérer et les politiciens s’en serviront pour justifier l’intervention militaire en Syrie et tout ça. » Dans un autre quartier de la ville, un travailleur a dit également sa colère : « Sur le chantier il y a des gens de toutes origines. On bosse, on se respecte, on est réunis par le travail [...] mais comment est-ce possible avec un président qui intervient une demi-heure après l’attaque alors que personne ne sait réellement ce qui s’est passé en parlant directement de terrorisme islamique ? » Des jeunes s’inquiètent du fait que cela va devenir encore plus difficile pour eux de trouver du travail.

Après les attentats du 13 novembre comme après ceux de janvier 2015, des paroles xénophobes, des actes et des agressions racistes se sont multipliés. Il y a eu l’incendie de la mosquée d’Ajaccio le 25 décembre 2015 aux cris de « les Arabes dehors ». Des groupuscules d’extrême droite ont, la nuit même du 13 novembre, attaqué et incendié des baraquements de la jungle de Calais, menaçant directement les migrants.

De Valls à Le Pen en passant par Estrosi et Sarkozy, tant par leurs propos démagogiques que par leur politique de fermeture des frontières, les politiciens attisent la suspicion entre travailleurs et alimentent les préjugés racistes. Ce sont des poisons mortels pour les travailleurs, qui les divisent, les affaiblissent et renforcent leurs ennemis communs.

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