Bluestar Silicones – Saint-Fons : accident mortel20/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2503.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bluestar Silicones – Saint-Fons : accident mortel

Un ouvrier d’une entreprise sous-traitante est mort dans l’incendie qui s’est déclaré, mardi 28 juin, dans un entrepôt de stockage de l’usine Bluestar de Saint-Fons dans le Rhône, et un pompier de l’usine Solvay voisine a été blessé.

Ce sont en effet les pompiers de ces usines de la vallée de la chimie, proches les unes des autres dans la banlieue sud de Lyon, qui sont les premiers sur les lieux pour assurer les interventions.

Devant l’ampleur du sinistre, le PPI (Plan particulier d’intervention) a été déclenché rapidement, provoquant la venue en renfort de plus de 100 pompiers du SDIS (Service départemental incendie secours), et mettant le commandement des secours sous la direction du préfet. Ayant eu connaissance de l’incendie, une dizaine de pompiers de Solvay sont également revenus volontairement sur leurs repos afin d’aider leurs camarades.

Pour rassurer tous ceux qui se sont inquiétés de l’énorme colonne de fumée noire et de ce qu’ils risquent d’avoir respiré, mais également dans le doute, la préfecture a décidé le confinement des salariés des usines alentour, ainsi que le confinement des enfants dans les écoles de Saint-Fons et Feyzin, et celles de Vénissieux et Pierre-Bénite les plus proches, ainsi que la fermeture de l’autoroute qui longe l’usine.

Comment a-t-on pu en arriver là dans une usine chimique, dont on nous dit que la sécurité y est au maximum ? Bluestar est en effet une ancienne usine Rhodia consacrée à la chimie des silicones, classée Seveso seuil haut, c’est-à-dire parmi les plus dangereuses.

Il semble que tout soit arrivé lors d’une manipulation d’une palette de fûts contenant un produit inflammable : un fût aurait été transpercé, ce qui n’est pas exceptionnel. Le salarié aurait sorti la palette et l’aurait posée sur une fosse de rétention mobile en ferraille. On ne sait pas comment le produit répandu s’est enflammé : étincelle générée par un frottement des fourches du chariot élévateur ou inflammation d’un produit très volatile à cause de la chaleur, ou autre hypothèse encore. Les flammes se sont propagées jusqu’à l’atelier où l’ouvrier était rentré. L’embrasement de l’atelier a provoqué la mort de cet ouvrier de 28 ans, employé comme cariste par GT Logistics pour travailler à Bluestar.

L’accident a provoqué la colère dans les usines chimiques voisines, où les ouvriers pensent que la sécurité n’est pas toujours respectée. Par exemple, pour travailler près de produits très inflammables, il faudrait utiliser uniquement des outils en bronze, pour éviter tout risque d’étincelle. Et les chariots élévateurs sont censés être ADF (antidéflagrant) avec des fourches en bronze, mais ce n’est pas toujours le cas.

Dans ces usines comme dans les autres, la tendance est à la diminution du personnel pour faire le même travail. Et la pression est particulièrement forte sur les salariés des entreprises sous-traitantes, à qui on demande de travailler toujours plus vite, ce qui est contradictoire avec la sécurité maximale. Les travailleurs ont bien l’intention de demander des comptes à leurs dirigeants sur la sécurité.

Partager