Après l’attentat de Nice : le gouvernement garde la ligne de droite20/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2503.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Après l’attentat de Nice : le gouvernement garde la ligne de droite

Reprenant la même attitude qu’après les attentats du 13 novembre dernier, le gouvernement tente d’exploiter celui de Nice à son profit.

Prenant la parole la nuit même du drame, Hollande a annoncé la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence. En place depuis novembre dernier, il n’a pourtant pas empêché l’attentat de Nice de se produire. Il a surtout été utilisé pour interdire des manifestations, ou pour en éloigner des militants. Son efficacité pour lutter contre le terrorisme est d’ailleurs si contestable que le gouvernement lui-même avait programmé sa fin le 26 juillet, annoncée par Hollande… quelques heures avant le drame de Nice. C’est donc avant tout pour masquer son impuissance et se donner des airs martiaux que le gouvernement le prolonge.

Dans le même ordre d’idées, le gouvernement veut mobiliser les réservistes de la police et de la gendarmerie, le ministre de l’Intérieur Cazeneuve n’hésitant pas à reprendre les termes de la droite et de l’extrême droite en invitant « tous les Français patriotes qui le souhaitent » à les rejoindre. Pour quoi faire ? Aider les policiers « exténués » par le rythme des surveillances, « sécuriser » les bals d’été ? Visiblement ni le gouvernement ni Hollande n’en savent encore rien. Mais cela leur permet de remettre sur la table la création d’une « garde nationale », déjà évoquée par Hollande en novembre dernier et directement puisée dans le programme du FN.

Le gouvernement a aussi immédiatement annoncé l’intensification des bombardements en Syrie et en Irak. Utilisant sans vergogne l’émotion suscitée par le massacre de familles sur la promenade des Anglais, il veut que la population soutienne ces raids qui frapperont aussi des centaines, des milliers de familles ayant le malheur de résider dans des territoires contrôlés par Daech. Cela n’empêchera aucun nouvel attentat. Au contraire même, puisque les guerres et les interventions de l’impérialisme au Moyen-Orient sont directement à l’origine du chaos dans lequel est né et prospère Daech.

Mais ce langage et ces mesures aussi démagogiques que sécuritaires ne sont pas destinés à empêcher les attentats mais à concurrencer la droite et le FN sur leur terrain même. En posant ainsi aux chefs de guerre, Hollande et le gouvernement espèrent peut-être profiter de l’émotion pour regagner un peu de popularité. Il y a pourtant peu de chances que cela soit payant tant le gouvernement est discrédité.

Par contre, la multiplication des attentats renforce aujourd’hui en premier lieu la droite et surtout le FN. En reprenant à son compte ce qui leur sert d’idées, le gouvernement ne peut qu’apporter encore plus d’eau à leur moulin.

Partager