PSA Trémery : contre les attaques de la direction22/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2499.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Trémery : contre les attaques de la direction

Une centaine de travailleurs (sur les 500 de l’équipe de nuit, dont 200 intérimaires) ont débrayé à l’usine de fabrication de moteurs de Trémery en Moselle le 7 juin.

Le groupe Peugeot-Citroën veut imposer un nouvel accord de compétitivité, baptisé NEC pour nouvel élan pour la croissance, rien que ça ! La direction a avancé le projet de faire des semaines de nuits partielles de 28 heures 30, ce qui entraînerait une perte de salaire de 400 euros environ. Ces nuits seraient partielles au bon vouloir du patron qui pourrait augmenter la durée du travail ou la diminuer selon les commandes. Autant dire que ce serait la flexibilité totale et une perte de salaire importante pour ceux de nuit.

L’émotion était vive dans les équipes de nuit. Avec le soutien de militants de SUD et de la CGT, plusieurs secteurs ont débrayé et les travailleurs ont fait le tour des ateliers pour s’adresser aux autres. Une soixantaine de grévistes ont continué la grève toute la nuit, et en ont profité pour se réunir en assemblée générale pour discuter de la situation et des suites possibles du mouvement. Un tract adressé par l’assemblée des grévistes à l’ensemble des équipes de l’usine a été vite rédigé afin d’être distribué en fin de nuit au changement d’équipe.

Les 60 grévistes, revendiquant fièrement leur mobilisation et appelant à s’y mettre tous, ont été accueillis chaleureusement aux portes de l’usine, même sous la pluie, par l’équipe du matin. Et les discussions de la journée ont tourné autour des attaques de PSA, qui touchent toutes les équipes et toutes les catégories de travailleurs. Au-delà des militants, un nombre croissant d’ouvriers défend la nécessité de faire comme ceux de la nuit, et de se défendre tous ensemble.

Ce sont surtout des professionnels qui se sont mobilisés, et ils ne se sont pas laissé tromper par les discours des chefs expliquant que le projet de la direction instaurant les nuits partielles ne serait appliqué que dans les usines où sont assemblées les voitures, pas dans les usines dites de mécanique et de bruts, qui fabriquent moteurs, boîtes de vitesses ou pièces de fonderie. Les travailleurs ne sont pas dupes et savent d’expérience qu’un accord de groupe finirait par s’appliquer à eux aussi.

Mardi 7 juin, la mobilisation a remplacé l’écœurement initial qui faisait dire à bien des travailleurs de nuit : « Si c’est comme ça je redescends en 2x8 », ou « je me barre de PSA ».

De nouvelles assemblées se sont tenues, réunissant plusieurs dizaines de travailleurs à chaque fois. L’idée de remettre cela est dans les têtes, après la manifestation du 14 juin contre la loi travail, en participant jeudi 23 juin à la manifestation à Metz.

Ce débrayage de l’équipe de nuit est une première à Trémery. Après les débrayages à Mulhouse et dans d’autres usines du groupe, il montre que le nouveau plan de compétitivité du patron – fait du même tonneau que la loi travail – ne passe pas auprès des salariés au moment où PSA annonce des profits qui explosent et où le PDG double son salaire… en voulant réduire celui des travailleurs qui font marcher la boutique.

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