PSA Rennes : nouvelle voiture, un trompe-l’œil22/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2499.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Rennes : nouvelle voiture, un trompe-l’œil

Lundi 20 juin, Tavares, PDG du groupe PSA, accompagné des élus PS locaux, dont le président de la région Bretagne Jean-Yves Le Drian, est venu à Rennes annoncer que l’usine de la Janais fabriquerait une nouvelle voiture en 2018.

Ce nouveau véhicule ferait passer la production de 60 000 voitures par an actuellement à 100 000 voitures. Cette nouvelle, reprise à la une des médias, est censée « clore les années noires de l’usine » et « garantir dix ans de travail ».

Cet enthousiasme, claironné par les élus locaux et la plupart des syndicats de l’usine, est loin d’être partagé par ses 2 600 travailleurs.

En effet, comme à son habitude, avant d’attribuer une nouvelle production, la direction de PSA a fait le chantage à la compétitivité en mettant les usines en concurrence. Et alors même que, de l’aveu de la direction, seule l’usine de Rennes était en capacité d’absorber cette nouvelle production, les syndicats locaux, hormis la CGT, se sont empressés de signer en avril un accord spécifique à l’usine de la Janais bloquant les salaires jusqu’en 2019 et supprimant des jours de congé pour les plus de 50 ans.

De plus, la direction annonce déjà qu’elle va continuer à supprimer des emplois, par le biais des départs anticipés à la retraite non remplacés et du transfert, d’ici la fin de l’année, d’une centaine de postes des bureaux d’études vers les centres de développement parisiens et de Sochaux. Alors, ce n’est pas la promesse de recrutement d’une centaine d’intérimaires en 2018 qui rassure.

Quant à l’investissement annoncé de 100 millions d’euros, chacun sait qu’il servira à transformer une vieille usine, qui a aujourd’hui la capacité de produire 140 000 véhicules par an en 2x8, en une usine pouvant en produire 100 000 en 3x8 avec moins de travailleurs. C’est ce que Tavares appelle l’usine du futur : une usine pouvant exploiter au maximum un minimum d’ouvriers.

Au moment de la venue de Tavares, les militants CGT qui manifestaient à l’entrée de l’usine leur rejet de la loi travail et dénonçaient les manœuvres de la direction de PSA exprimaient un sentiment largement partagé par les travailleurs de l’usine.

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