Dans le monde

France – Arabie saoudite : la vérité telle quelle

Interviewé à la radio à l’occasion des vingt ans de la mort de Mitterrand, Hubert Védrine, l’ancien ministre socialiste des Affaires étrangères de Jospin, a été interpellé sur la politique actuelle de la France au Proche-Orient. À la journaliste qui lui a notamment demandé ce qu’il pensait des liens actuels de la diplomatie française avec l’Arabie saoudite, Védrine a répondu avec un parfait cynisme : « Les dirigeants actuels n’ont pas eu tort d’accepter de vendre le Rafale à des pays qui, enfin, voulaient l’acheter, tellement ils étaient furieux contre Obama pour des tas de raisons. On ne va pas leur reprocher ça ! »

Puis Védrine s’est permis un conseil d’expert, en ce qui concerne les liens de la France avec les deux puissances régionales rivales que sont l’Arabie saoudite et l’Iran : « Il faut faire attention à ne pas être, de ce fait, engagé dans un camp contre l’autre, puisque ce qu’il faut les aider à gérer, c’est le retour de l’Iran sur la scène. […] On a intérêt à avoir des relations fortes [avec] les deux côtés. »

Eh oui, les grandes phrases de Hollande, Fabius ou Valls sur la liberté des peuples de la région, la paix ou encore la lutte contre les dictatures et l’intégrisme, tout cela ce n’est que des mots. Ce qui compte vraiment, ce sont les affaires. On s’en doutait, mais Védrine le dit sans fioritures.

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