Gattaz : les vœux du Medef06/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2475.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gattaz : les vœux du Medef

Urgences, électrochoc, le président du Medef, Gattaz, a lancé, dans une interview au quotidien Les Échos, son diagnostic censé améliorer la situation économique… du patronat.

Tout commence comme il se doit par un constat. Des points positifs existent, les taux d’intérêt bas et l’euro faible, les pourcentages de marge des entreprises remontent, certes insuffisamment. Mais l’image du pays reste négative : il reste le pays « des 35 heures et de la taxe à 75 % sur les hauts revenus ». Bref, c’est l’enfer pour les patrons, du fait d’un « marché du travail bloqué, verrouillé ».

Le remède se doit d’être radical, un « plan d’urgence économique » capable de hâter la guérison. À ce titre, les « demi-mesures conjoncturelles » annoncées par Hollande contre le chômage sont inopérantes puisqu’elles restent dans le cadre de ce que Gattaz considère comme un « traitement social du chômage » et non un « vrai traitement économique de l’emploi ». Le PDG de Radiall n’y va pas par quatre chemins mais par quatre mesures, peu surprenantes au demeurant.

Les deux premières permettraient de faciliter les licenciements, prétendument, en bonne logique patronale, pour pouvoir embaucher sans crainte. Il souhaite instituer des « CDI sécurisés » : ce n’est pas une redondance, puisqu’il s’agit de « prévoir en amont les conditions de séparation », donc de sécuriser… les patrons. Ensuite, Gattaz réclame l’instauration d’un barème des indemnités prud’homales, afin que les licenciements se fassent à moindre coût.

Les deux dernières mesures se proposent de faire baisser encore plus ce que ces messieurs appellent le « coût du travail » : ainsi il faudrait mettre en place un « dispositif zéro charge » pour toute embauche dans une PME de moins de 250 salariés, car si les cotisations patronales ont déjà été supprimées au niveau du smic pour la sécurité sociale, elles ne l’ont pas encore été pour l’Unédic, les retraites complémentaires, la formation ! Ensuite, il faudrait un nouvel avatar du contrat de professionnalisation, sans exigence de diplôme, mais avec prise en charge par l’État d’une partie du salaire au smic, plutôt qu’une aide ponctuelle versée au patron sous forme de prime.

Quant à la revendication de la baisse de la fiscalité sur les dividendes (très élevés en 2015) et plus-values, c’est la note finale du tableau bien banal des vœux d’un représentant des patrons à ses pairs.

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