Dans le monde

Nigeria : le capitalisme sauvage et criminel

Le 24 décembre, une explosion à l’extérieur d’une usine à gaz, dans une ville du sud-est du Nigeria, a déclenché un vaste incendie. L’usine a été détruite et, bien que le nombre exact de victimes n’ait pu être déterminé, on l’évalue à une centaine. Les causes précises n’ont toujours pas été élucidées, mais il semblerait qu’un camion qui ne suivait pas la procédure normale ait explosé alors qu’il déchargeait du butane. Les habitants qui faisaient la queue devant l’usine, pour recharger leurs bouteilles de gaz la veille de Noël, ont été pris dans les flammes.

Le Nigeria est coutumier de ce genre de catastrophe, liée aux conditions d’exploitation du gaz ou du pétrole. Pour ne citer que l’année écoulée, l’explosion de deux camions-citernes à un mois d’écart, due à un état des routes en décrépitude, a tué près de 200 personnes. Tout aussi fréquentes sont les ruptures d’oléoducs, accidentelles ou provoquées : plus de 100 victimes en 2008 dans la banlieue de Lagos, 284 deux ans auparavant, dans un incendie causé par la rupture volontaire d’un oléoduc dans le but de siphonner l’essence ; le pire s’est produit en 1998 dans le sud du pays, avec plus de 1 500 morts.

Au Nigeria, une législation bienveillante se cumule avec une corruption généralisée, laissant les mains libres aux grands trusts pétroliers pour extraire le maximum de richesses sans tenir compte ni de la sécurité dans leurs usines ni de la santé des habitants, entraînant aussi une pollution de l’eau et des sols de régions entières qui y rend toute culture impossible. Premier producteur et exportateur de pétrole en Afrique, le Nigeria fait payer cher à ses habitants la prospérité d’une poignée de profiteurs sans scrupules.

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