Dans les entreprises

Snecma – groupe Safran : deux mois de contestation contre le blocage des salaires

Durant la semaine du 20 au 24 avril, les débrayages pour les salaires ont continué dans les usines Snecma du groupe Safran, avec deux nouveaux rassemblements intercentres en région parisienne. Depuis près de deux mois, des travailleurs ont montré qu’ils n’étaient pas prêts à accepter sans broncher le blocage des salaires, alors que Safran engrange des bénéfices record.
deux mois de contestation contre le blocage des salaires

Le mercredi 15 avril à l’usine de Corbeil, ceux de Villaroche, Gennevilliers et Saint-Quentin ayant rejoint leurs camarades de Corbeil ont défilé dans l’usine à plus de 500 contre les minables 0,2 % que la direction proposait.

Ce nouveau succès a encouragé des réactions locales qui ont eu lieu les jours suivants. À l’usine de Villaroche, en Seine-et-Marne, 250 salariés ont réagi par un débrayage d’une heure pour soutenir un gréviste contre la pression de l’encadrement. À Gennevilliers, un groupe d’ouvriers s’est mis en grève deux demi-journées pour tenter d’en entraîner d’autres.

Jeudi 23 avril, 250 salariés de ces quatre usines débrayaient à nouveau à l’appel des syndicats, pour se retrouver cette fois à la Défense, près de Paris. Il s’agissait de manifester devant la salle où les actionnaires se réunissaient, protégés comme il se doit par de forts contingents de CRS à tous les coins du site. Les salariés étaient contents de dénoncer ces parasites dont le capital s’accroît quand les salaires sont au régime sec.

Le gouvernement et le patronat prétendent que, quand les affaires sont bonnes, cela profite aux salariés. Eh bien, la réponse prouve le contraire ! Les manifestants ont été bien accueillis par les nombreux salariés des quartiers d’affaires de la Défense.

La direction a campé sur ses 0,2 % d’augmentation. Elle est même revenue sur une miette qu’elle avait lâchée entre-temps : un minimum de 25 euros pour tous, quel que soit le salaire. Elle rend responsables les syndicats qui n’ont pas joué le jeu du « dialogue social », c’est-à-dire qui ont refusé de signer pour l’obtention de cette aumône. Mais cela aurait signifié cautionner le blocage des salaires, alors que le groupe annonce deux milliards de profit ! C’est pourquoi, pour ceux qui ont participé aux débrayages, les syndicats ont eu bien raison de ne pas céder à ce chantage.

Ceux qui ont participé aux actions, débrayages, rassemblement sur leur entreprise ou à l’extérieur, sont fiers de l’avoir fait. Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils participaient à des actions collectives unissant ouvriers, ingénieurs et techniciens de plusieurs usines.

Si la direction pensait que ses pressions allaient faire plier les nouveaux embauchés, elle en est pour ses frais. En se mobilisant, une fraction des salariés ont montré qu’ils n’avaient pas l’intention d’accepter docilement le blocage des salaires et les pressions sur le personnel que la direction de Safran, comme tous les patrons, veut imposer aux travailleurs.

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