Crèche Baby Loup Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) : Une structure féministe et militante23/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2360.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crèche Baby Loup Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) : Une structure féministe et militante

La cour d'appel de Paris s'est réunie jeudi 17 octobre pour examiner le conflit opposant la directrice de la crèche Baby Loup de Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, à l'une de ses employées.

Celle-ci avait été licenciée en 2008 pour avoir refusé d'enlever son voile islamique, contrevenant au règlement intérieur de la crèche qui met en avant les « principes de laïcité et de neutralité ». Trois procès ont déjà eu lieu. En 2010, le tribunal des prud'hommes de Mantes-la-Jolie avait donné raison à Natalia Baleato, la directrice, jugement confirmé l'année suivante par un arrêt de la cour d'appel de Versailles. Mais en mars dernier, la Cour de cassation avait annulé le licenciement, estimant que la crèche étant une entreprise privée et non un service public, les principes de laïcité et de neutralité n'avaient pas lieu d'être, ajoutant en outre que le port du voile n'était pas explicitement interdit dans le règlement intérieur.

Ce jugement donnait des armes aux obscurantistes et, surtout, il portait directement atteinte à la volonté d'émancipation des femmes qui était à la base de la création de cette crèche pas comme les autres. Ouverte il y a vingt-deux ans par une association féministe, la crèche ne se limitait pas à l'accueil des enfants, elle oeuvrait aussi à l'insertion professionnelle des femmes. En étant ouverte sept jours sur sept et 24 heures sur 24, en acceptant d'accueillir les jeunes enfants, même pour des durées de quelques heures, et en offrant une formation professionnelle aux femmes, Baby Loup leur permettait d'accéder à l'emploi, c'est-à-dire d'acquérir une indépendance financière, premier pas vers leur émancipation.

La cour d'appel de Paris rendra son jugement le 23 novembre. Espérons que celui-ci invalidera celui de la Cour de cassation, mais en attendant, le mal est déjà fait, les bigots et les réactionnaires sont sortis renforcés du précédent verdict. Victime de pressions, d'insultes et même de menaces, l'équipe de la crèche a décidé de sa fermeture pour le 31 décembre.

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